Le Togo dispose désormais de la cartographie de ses besoins en santé néo-natale

Afriquinfos Editeur
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La phase de validation de cette vaste étude devra permettre aux différents maillons de la chaîne de santé d’apprécier les résultats issus de ce travail de longue haleine, d’analyser leur cohérence et leur pertinence et de donner des informations complémentaires, ainsi que des orientations nécessaires à la finalisation de cette enquête.Venus des cinq régions du pays à savoir les Savanes, la Kara, la Centrale, les Plateaux, la Maritime et de Lomé-Commune, les participants à l’atelier (directeurs régionaux et préfectoraux  de la Santé, responsables des structures de santé, prestataires, chefs-programmes, personnes ressources, etc.), se sont penchés sur cet outil d’orientation capital pour le pays.

Deuxième exercice du genre entamé par le Togo depuis mai 2012, cette collecte d’informations sur les besoins obstétricaux, conduit par l’IRSS (Institut de Recherche en Sciences de la Santé) du Burkina Faso, avec l’appui d’enquêteurs nationaux et les différents responsables de la santé à tous les niveaux, a permis de faire une cartographie « de l’offre et de l’utilisation des services de santé de la reproduction » sur toute l’étendue du territoire national. Y compris les spécificités afférentes à la disponibilité et à l’accessibilité des prestations des SONU, de fournir des informations et des données suffisantes pour l’établissement de la situation de référence nécessaire à la révision et à la mise en œuvre d’interventions efficaces et efficientes, en vue de l’atteinte des OMD 4 et 5 (consacrés à la réduction de la mortalité infantile). Et enfin, de guider les choix stratégiques, la planification et l’établissement des priorités pour renforcer le système de santé par la prise en charge appropriée des SONU.

 Un état des lieux nécessaire pour corriger le présent

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 La première évaluation nationale qui a eu lieu en 2006 a fait ressortir que le système de santé du Togo ne disposait pas suffisamment de formations sanitaires SONU, dans la mesure où pour l’ensemble des 5,2 millions d’habitants que comptait le pays à l’époque, il n’y avait que 9 structures SONUC (Soins Obstétricaux Néonataux d'Urgence Complets) et 2 centres SONUB (Soins obstétricaux et néonataux d’urgence de base). De plus, les structures offrant des SONU n’étaient pas réparties de façon judicieuse sur l’ensemble du territoire national et les services offerts en la matière n’étaient pas de qualité suffisante !

Depuis lors, des efforts ont été faits par le gouvernement togolais. Mais, cette nouvelle enquête plus exhaustive que la première, devra permettre la prise de décisions plus hardies pouvant accélérer la marche du pays vers l’atteinte des OMD 4 et 5.

D’un montant de 250 millions de francs CFA (soit 500.000 $), cette enquête a permis d’évaluer la disponibilité des infrastructures sanitaires offrant des soins de santé maternelle et néonatale, la couverture, l’accessibilité et l’utilisation des services de santé de la reproduction, la qualité de ces services, le système de tarification des prestations de santé de la reproduction. La même démarche de collecte a également permis d’évaluer la disponibilité et la qualité des équipements, des médicaments essentiels pour les SONU et particulièrement celles des médicaments génériques traceurs de santé de la reproduction.

 Des acquis aujourd’hui, des guides demain

 La même démarche scientifique a permis en outre de faire une cartographie de la disponibilité, de la répartition géographique, du niveau d’utilisation et la qualité des SONU à l’échelle pays, la disponibilité, la qualité et la répartition géographique du personnel qui assure ces soins de santé de la reproduction, de mesurer le niveau de connaissance et de compétences du personnel sur les SONU. Sans oublier de mesurer l’utilisation des partogrammes (données mesurables) pour la surveillance de l’accouchement, la couverture en césarienne et enfin de mesurer les décès maternels, par un examen minutieux des dossiers médicaux et l’interview des prestataires.

Présents à la cérémonie de validation de ces précieux résultats, le Conseiller technique du Ministre de la Santé, Hetsu Sadzo et Mme la Représentante-Résidente de l’UNFPA-Togo, Cécile Mukarubuga de même que le Directeur Régional de la Santé des Plateaux, ont tour à tour salué cette initiative du gouvernement togolais qui vient à point nommé présenter les insuffisances constatées dans le système de sanitaire national. Et surtout proposer des orientations idoines pour leur amélioration future. Mme Cécile Mukarubuga a tout particulièrement souligné la nécessité pour le gouvernement de s’approprier les résultats de cette enquête pour une définition des priorités à venir en matière de SONU.

Des agences du Système des Nations Unies telles que l’OMS et l’UNICEF, impliquées dans la réalisation de ce « Document stratégique », ont aussi pris une part active à cet atelier qui s’est achevé le 11 avril 2013, avec la validation de ce Document qui orientera désormais les actions du gouvernement et de ses partenaires, en termes d’amélioration de la santé maternelle et néo-natale. Une nouvelle page de prévisions bien ciblées vient de s’ouvrir.

 

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