New York (© 2020 Afriquinfos)-La communauté internationale risquait de devoir « payer un prix terrible » si elle ne parvenait pas à aider le Soudan pour reconstruire son économie en ruines, au moment où ce pays a engagé une transition vers un pouvoir civil, avertit un haut responsable de l’ONU.
« L’histoire du Soudan en 2020 n’est pas celle du précédent gouvernement », a souligné l’administrateur du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), Achim Steiner, dans une interview mardi à l’AFP lors d’une visite dans ce pays.
« C’est une histoire dans laquelle le fait d’attendre trop longtemps pour intervenir vraiment et soutenir ce processus risque de se solder par un terrible prix à payer », prévient-il.
Plus d’un an après le début d’un mouvement de contestation populaire qui a conduit en avril 2019 à la destitution du dictateur Omar el-Béchir, au pouvoir depuis 1989, le Soudan est confronté à une série de défis nourris par une crise économique profonde.
Son économie, après des années de récession, reste étranglée par une dette de plus de 60 milliards de dollars (54,4 milliards d’euros), une inflation d’environ 60%, un chômage galopant et des pénuries chroniques de carburant et de devises étrangères.
Pour M. Steiner, premier administrateur du PNUD à se rendre à Khartoum, ces défis doivent donner à la communauté internationale l’occasion de s’impliquer dans l’aide à ce pays du nord-est de l’Afrique.
« Voici un pays où la jeunesse, et en particulier les femmes, ont non seulement réussi à lancer une révolution pacifique mais aussi à mettre en place un programme visant à construire un Etat développé », a remarqué le diplomate allemand.
« La communauté internationale doit reconnaître à quel point ce mouvement est inhabituel et utile dans une région où abondent les nouvelles inquiétantes sur l’instabilité politique et l’extrémisme », affirme-t-il.
AFP