Soudan: Plus de 2800 morts, affrontements aux relents ethniques au Darfour en cours devant l’impuissance de l’ONU

Afriquinfos Editeur
2 Min de Lecture
Carte du Soudan et des pays voisins où les civils fuient le pays.

Une explosion ressentie à plusieurs kilomètres à la ronde a frappé ce 29 juin les environs du quartier général de l’armée soudanaise à Khartoum où les combats entre militaires et paramilitaires se poursuivent au deuxième jour de la fête musulmane de l’Aïd al-Adha, selon des habitants.

D’immenses colonnes de fumée s’élevaient au-dessus de ce complexe situé dans le centre de la capitale, où plusieurs millions d’habitants vivent privés d’eau et d’électricité, par une chaleur harassante. Des habitants vivant à sept kilomètres du centre « ont senti les murs trembler », a raconté l’un d’eux à l’AFP.

L’origine de l’explosion n’était pas connue dans l’immédiat et aucune victime n’a été signalée. Selon d’autres témoins, l’armée dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane menait « des raids aériens contre les Forces de soutien rapide » (FSR), les paramilitaires commandés par le général Mohamed Hamdane Daglo, dans la banlieue nord-ouest de Khartoum.

La guerre entre les deux généraux a fait depuis le 15 avril au moins 2.800 morts, selon l’ONG Acled. Ce bilan semble largement sous-estimé, les combats empêchant de recenser les corps qui jonchent les rues à Khartoum comme au Darfour, une vaste région de l’ouest du pays, frontalière du Tchad. Les violences ont poussé environ 2,8 millions de personnes à fuir leur foyer, dont 645.000 se sont réfugiées dans les pays voisins, selon l’ONU.

- Advertisement -

Les experts préviennent que cette guerre sera longue car chaque camp refuse d’aller à la table des négociations avant de l’avoir emporté militairement.

Pour tenter de combler ses pertes humaines, l’armée, en difficulté à Khartoum mais aussi sur des fronts ouverts par des rebelles dans le sud du pays, a appelé « tous les jeunes et les hommes qui en sont capables » à s’engager sous les drapeaux.

Ces appels inquiètent les militants pro-démocratie et la communauté internationale. L’ONU a averti que la guerre a pris un tournant « ethnique » au Darfour et estimé que les violences commises dans cette région pourraient constituer des « crimes contre l’humanité« .