Sommet de L’Union africaine : la réintégration du Maroc au cœur des débats

Afriquinfos
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Addis-Abeba (© 2017 Afriquinfos) –  L’éventuelle réintégration du Maroc devrait dominer les débats du sommet de l’Union africaine (UA) qui s’ouvre lundi à Addis-Abeba, le conflit au Soudan du Sud et l’élection du président de la Commission de l’UA figurant parmi les autres priorités du rendez-vous continental.

Le Maroc avait quitté l’UA en 1984 pour protester contre l’admission de la République arabe sahraouie démocratique proclamée par le Front Polisario au Sahara occidental, un territoire que Rabat considère comme sien.

Mais le Maroc a annoncé en juillet sa volonté de réintégrer l’organisation et le roi Mohammed VI, qui a annoncé sa présence à Addis Abeba, a enchaîné depuis les offensives diplomatiques.

Le retour du Maroc demeure toutefois un sujet clivant au sein de l’UA – l’Algérie y est notamment hostile – et les observateurs redoutent que ces dissensions ne viennent se coupler aux divergences de vue sur la Cour pénale internationale et aux traditionnelles rivalités des blocs régionaux pour l’élection du nouveau président de l’exécutif continental.

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« L’expansion économique sur le continent est importante pour le Maroc », assure Liesl Louw-Vaudran, analyste pour l’Institute for Security Studies (ISS). « L’Union africaine est de plus en plus importante, et le Maroc se rend compte qu’il est impossible de mettre en œuvre son agenda continental sans être membre de l’UA ».

Le Maroc au secours des problèmes Financiers de l’UA ?

D’autre part, souligne-t-elle, la réintégration du Maroc pourrait être une aubaine pour l’UA, qui cherche à devenir financièrement indépendante, mais a perdu en la personne du défunt dictateur libyen Mouammar Kadhafi un généreux bienfaiteur.

L’UA est actuellement financée à 70% par des donateurs étrangers, selon l’ISS.

Toutefois, « l’affaire n’est pas pliée », avertit Mme Louw-Vaudran, rappelant que l’Algérie et l’Afrique du Sud, deux membres influents de l’UA, sont opposés ou réticents au retour du Maroc. Alger et Pretoria soutiennent de longue date la lutte du Front Polisario, qui réclame l’indépendance du Sahara occidental.

Selon l’analyste politique Gilles Yabi, installé au Sénégal, « la question maintenant est de savoir si le Maroc va être réintégré et en même temps, si on ne va pas exclure le Sahara occidental de l’UA. C’est sur ce point qu’il y a des divisions très claires au sein de l’UA ».

Innocente Nice