Situation actuelle du secteur du transport en Tunisie (SYNTHESE)

Afriquinfos Editeur
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Actuellement, ce secteur représente environ 8,5% du PIB, assure 130 mille postes d'emplois directs, génère près de 1 500 millions de dinars de devises (près de 980 millions de dollars) et constitue 15% du total des investissements du pays, d'après le dernier bilan du ministère du Transport transmis à l'Agence de presse Xinhua.

A partir des deux premiers mois de cette année, le secteur du transport en Tunisie commence à reprendre son rythme sur les trois niveaux: aérien, maritime et terrestre, selon M. Abdelkarim Harouni, ministre du Transport.

La première étape de la reconstruction de ce secteur vital pour l'économie tunisienne consiste, selon M. Harouni, en "la rupture avec la corruption marquant l'ancien régime".

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Dans ce sens, le ministère tunisien du Transport attend actuellement la réponse de la commission de l'investigation sur la corruption concernant 23 dossiers outre 19 autres dossiers soumis aux différents départements de la justice tunisienne, toujours selon M. Harouni.

Les chiffres du ministère tunisien du Transport relatifs au premier trimestre 2012 révèlent que le secteur comporte 27 établissements dont 4 maritimes, 5 aériens et 18 terrestres.

La Tunisie compte actuellement 7 ports commerciaux (98% des échanges tunisiennes avec le monde), 9 aéroports internationaux (19 millions passagers par an) et un réseau ferroviaire de 2 365 km.

S'agissant du transport aérien, le trafic global des passagers a progressé de 39% et le trafic des avions de 32% par rapport à 2011. L'activité globale des vols internationaux réguliers a progressé de 58% contrairement aux vols internationaux irréguliers qui ont reculé de 31,3%, toujours par rapport à 2011.

Le transport aérien en Tunisie fera l'objet d'une "profonde refonte" dans les normes internationales, en matière du rendement de l'administration, sécurité et contrôle ainsi que l'indépendance de l'autorité du transport aérien dans l'accomplissement de ses missions, a récemment déclaré le ministre tunisien du Transport, lors d'une conférence de presse.

Au volet du transport maritime, le trafic global de marchandises s'est amélioré en début 2012 de 12% par rapport à 2011, le transport de marchandises par conteneurs a progressé de 43% et le trafic de passagers de 118%.

Le taux de trafic de véhicules par voie maritime a également progressé de 50% et celui de passagers à travers la Compagnie tunisienne de navigation (CTN) de 13%.

Durant le premier trimestre de l'année 2012, la CTN a assuré le transport de 20 398 remorques pour atteindre un taux de croissance en la matière de 6% par rapport à la même période de 2011.

Quant au trafic de conteneurs, 7 214 conteneurs ont été transporté dans les trois premiers mois de cette année, soit une croissance de 29 par rapport à 2011 et 33% par rapport à 2010, d'après le dernier bilan du ministère tunisien du Transport.

Les derniers chiffres officiels ont également révélé que la CTN a assuré le transport de 35 315 passagers par voie maritime dans le premier trimestre 2012 (croissance 19% par rapport à 2011) et 18 630 véhicules (46%).

D'un autre côté, le Transport maritime tunisien sera renforcé par la réalisation d'un "pôle maritime" de nouvelle génération à " Skhira" (région industrielle au Centre-est et à 370 km au Sud de Tunis) spécialisé dans le trafic des produits pétrochimiques.

D'après le ministre tunisien du Transport M. Harouni, la réalisation de ce pole dans cette région sera assez bénéfique pour l'ensemble de ce site (Skhira) qui "se démarque essentiellement par sa capacité d'accueillir des navires de plus de 50 mille tonnes de poids".

Les derniers indicateurs du ministère tunisien du Transport (premier trimestre 2012) confirment que le trafic global des passagers via le transport terrestre a progressé de 5 à 25% en comparaison avec les chiffres de l'année 2010. Après une année " très difficile" en 2011, selon M. Harouni, le transport ferroviaire a connu en début de cette année une visible amélioration dans le transport des phosphates (112%) et le trafic de passagers (16%).

Cependant, le trafic de marchandises a régressé (premier trimestre 2012) de 25% par rapport à la même période de 2011 et de 53% par rapport à 2010. "Si le transport ferroviaire avait préservé son rythme habituel en 2011, l'économie tunisienne aurait dû gagner des centaines de milliers de dinars, garantir des milliers d'emplois notamment à la lumière de la hausse des cours du pétrole à l'échelle internationale".

La Société nationale des Chemins de fer tunisiens (SNCFT) a acquis jusqu'à maintenant 20 trains rapides pour le transport inter-régions de passagers avec un coût global de 130,4 millions de dinars (plus de 85 millions de dollars).

Sur un autre plan, les responsables du secteur du Transport tunisien s'emploient activement à trouver des solutions pour favoriser la fluidité de la circulation au Grand-Tunis qui représente un "vrai problème", d'après M. Harouni.

Dans ce sens, les efforts se concentrent actuellement sur le lancement d'un Réseau ferroviaire rapide (RFR) composé de 5 lignes étalées sur 86 km, reliant la capitale aux différentes villes et régions voisines et dont la réalisation de la première étape coûtera 1 050 millions de dinars (685 millions de dollars).

Ce projet (RFR) serait opérationnel durant le mois d'août 2015, selon les estimations du ministre tunisien du Transport.

Reste à réfléchir profondément en Tunisie aux défis et enjeux relatifs aux domaines de l'infrastructure et la logistique, sachant que "le coût de la logistique en Tunisie représente 20% du PIB contre 15% dans des pays à économies similaires", d'après le bilan du ministère du Transport.

Pour remédier à cette "facture élevée" de la logistique, l'administration tunisienne compte améliorer le rendement logistique dans le Transport à travers la promotion de la part du transport ferroviaire ainsi que l'instauration d'un réseau de zones d'activités logistiques outre la généralisation des nouvelles technologies et l'adaptation des législations actuelles aux attentes des investisseurs.