La FIJ s’inscrit en faux contre la persécution des journalistes burundais

Afriquinfos Editeur
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Ledit communiqué tombe quelques jours après  l’arrestation par le Service national des renseignements de Lucien Rukevya, journaliste de la Radio Télévision Nationale du Burundi (RTNB) avec comme accusation ’’atteinte à la sûreté de l’Etat’’.

Cette fédération mentionne aussi  le cas d’Evariste Nzikobanyanka, journaliste à la radio Isanganiro (privé). Il a été convoqué par le Parquet de la province de Makamba au sud du pays pour l'interroger à propos d'un reportage qu’il a réalisé sur la question foncière dans cette province.  Il faut signaler que cette province est l’une de plus touchées par les problèmes fonciers avec le retour au pays des réfugiés qui se trouvaient dans les camps de réfugiés en Tanzanie.

Un autre cas soulevé par la Fédération internationale des journalistes est celui de Janvier Harerimana, lui aussi de la radio Isanganiro, convoqué par la police pour un interrogatoire sur une information publiée par cette station.

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« Nous dénonçons cette campagne de harcèlement, d’intimidation et de persécution que les autorités burundaises ont lancé pour réprimer les journalistes et la liberté d’expression au Burundi », indique via ce communiqué de presse Gabriel Baglo, directeur Afrique de la FIJ.

Selon lui, « cette fédération proteste contre ces pratiques rétrogrades », elle  appelle les journalistes africains, le mouvement syndical africain et les organisations de la société civile africaine à « se coaliser contre cette barbarie qui se profile contre la liberté d’expression au Burundi ».

A côté de ce harcèlement judiciaire,  depuis l’adoption de cette nouvelle loi, des agressions ont été perpétrées contre des journalistes. La FIJ fait allusion à Patrick Niyonkuru, alias Paggio  de la Radio publique africaine (RPA) atteint au bras d’une balle tirée sur lui le 27 avril 2013 par un policier. Il y a également Willy Abagenzinikindi, journaliste  de la Radio Télévision Renaissance  qui a été victime d’une attaque à main armée  le 25 avril 2013 à son domicile  dans la commune urbaine de Nyakabiga. Son matériel de reportage a été emporté.

Tout en saluant  la mobilisation des journalistes et de la société civile burundaise face à cette question de liberté d’expression, la FIJ leur  promet son soutien dans leurs actions contre cette loi qualifiée de ’’rétrograde’’.

Elle estime que l'adoption de cette loi et les attaques consécutives contre les journalistes au Burundi comme un grand recul de processus démocratique. « Le Burundi devient un pays où la presse est sous surveillance permanente et où la diffusion d'une information peut désormais conduire le journaliste et son informateur en prison », déclare Gabriel Baglo, Chef du bureau Afrique de la FIJ. D’après lui, « la protection des sources est un principe universel sacré en journalisme, et nul ne peut le renier ».

Rappelons  que cette nouvelle loi sur la presse a été votée par l'Assemblée nationale du Burundi le 3 avril dernier puis par le Sénat le vendredi 19 avril 2013 et promulguée par le président de la République  le 4 juin 2013 pour remplacer celle du 27 novembre 2003.