Cameroun: L’Etat botte sévèrement en touche les propositions du Pr Edzoa autour d’une Transition en 2025

Afriquinfos Editeur
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Yaoundé (© 2024 Afriquinfos)- Au Cameroun, la présidentielle de 2025 se profile. Un éventuel huitième mandat du président Paul Biya (91 ans), au pouvoir depuis 1982 se pose. Mais alors que le professeur Titus Edzoa plaide pour une transition politique dans ce pays d’Afrique centrale, le ministre camerounais de la Communication, porte-parole du gouvernement René Emmanuel Sadi n’est pas du même avis.

René Emmanuel Sadi estime qu’il n’y a aucune raison d’en appeler en ce moment à une transition politique au Cameroun. Les institutions fonctionnent, le président de la République exerce pleinement ses fonctions. La question ne peut pas se poser, elle est absolument inopportune de son point de vue.

’Personnellement, j’en doute. C’est une déclaration qui n’engage que monsieur Titus Edzoa, et ceux probablement qui disent l’avoir contacté’’, a-t-il affirmé.

Et de poursuivre : ‘’Alors, transition ou alternance, monsieur Edzoa n’est pas le seul acteur politique camerounais à demander un changement au sommet de l’Etat… Est-ce qu’après 41 ans de présidence de Paul Biya, vous pouvez entendre ce besoin de changement ‘’? Interroge-t-il d’ailleurs.

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’C’est le peuple camerounais qui en décide. Et les élections s’annoncent en 2025, on verra bien si les Camerounais souhaitent changer dans un sens ou dans un autre’, s’est-il exprimé lors d’un entretien sur Rfi.

Au plan politique, le président de la République a organisé un grand dialogue national et, ça vous le savez, qui aura abouti à la création d’un statut spécial dans les deux régions du nord-ouest et du sud-ouest. Au plan économique, des grands chantiers ont été engagés, notamment des barrages, des ponts, des routes, pour ne citer que cela. Enfin, au plan socio-culturel, et sportif, comme vous le savez, notre pays a organisé en 2022 une des Coupes d’Afrique des nations les mieux organisées de l’histoire. Prétendre que rien n’a été fait depuis 2018, selon le professeur Titus Edzoa, me semble relever de la mauvaise foi.

Un huitième mandat à 92 ans ?

A la question de savoir s’il faut s’attendre à ce que le président Biya annoncera sa candidature pour un nouveau mandat, ou que ce soit son fils Franck Biya, Emmanuel Sadi a dit ceci :  ‘’le président de la République s’est prononcé publiquement, et ceci à plusieurs reprises, sur la question de son éventuelle candidature au terme du mandat en cours. Et il a toujours dit qu’au terme de ce mandat, les Camerounais et la Communauté internationale seront informés de la décision qu’il prendra : celle de se représenter, ou celle de se retirer. Le président de la République se déterminera en accord avec les militants de son parti, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais, le RDPC. Quant à son fils, Franck Biya, s’il remplit les conditions de son éligibilité, il prendra sa décision en toute responsabilité’’.

Et s’agissant de l’âge de Monsieur Paul Biya, le porte-parole de la présidence camerounaise ne pense en aucun cas que ceci soit un obstacle pour une probable prochaine candidature à l’actuel chef d’Etat.

« Au terme de son mandat, les Camerounais seront informés de sa décision, le moment venu : se représenter ou se retirer », a assuré le ministre. Et d’ajouter : ‘’Je pense qu’il faut relativiser un peu cette question qui revient tout le temps, l’âge, l’âge, l’âge… L’expérience aussi ça compte, et l’expérience elle vient avec l’âge’’.

Titus EDZOA est professeur agrégé de médecine et chirurgien. Il a été secrétaire général à la présidence de la République du Cameroun, ministre chargé de mission et conseiller spécial à la présidence de la République, ministre de la Santé et de l’Enseignement supérieur, membre fondateur du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC) et co-rédacteur de la Constitution du Cameroun. Arrêté en 1997 pour avoir annoncé sa candidature à la présidence de la République, il est emprisonné pendant 17 ans avant d’être gracié. Il vient de fêter les dix ans de sa libération.

Vignikpo Akpéné