Sécurisation des mers en Afrique/Le continent noir dispose désormais d’une Charte contraignante pour encadrer le décollage de son économie bleue

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Lomé (© 2016 Afriquinfos) – Au regard des enjeux et de l’ampleur des maux qui entravent le développement épanoui de l’économie bleue (centrée sur les mers) en Afrique, une session extraordinaire de l’Union Africaine consacrée à la «sécurité et la sûreté maritimes, et le développement en Afrique» a adopté ce 15 octobre à Lomé un Projet de Charte panafricaine. Ce texte encadrera dorénavant la gestion des océans sur le continent noir.

Une vingtaine de chef d’Etats d’Afrique et de Gouvernement ont participé à cette session extraordinaire de Lomé qui a connu la participation d’une quarantaine de pays membres de l’UA (sur les 54 Républiques que compte cette institution panafricaine). Cette session présidentielle a mis moins de deux heures pour valider le projet de Charte à elle soumise !

Présidée par le Président Idriss Déby Itno, cette Conférence des Chefs d’Etat a souligné l’importance de ce texte au regard de la place qu’occupent les mers dans l’économie en Afrique. «90% du commerce en Afrique se fait par voie maritime», a souligné M. Déby Itno (Président en exercice de l’UA) qui n’a pas hésité à qualifier «de brefs et fructueux les travaux de cette session des Chefs d’Etat».

Le Président du Tchad, a dans ce sillage, émis le vœu que la «Charte de Lomé» soit ratifiée par les Etats africains pour son entrée en vigueur, «car l’avenir de l’Afrique en dépend», a précisé ce dirigeant africain.

Denis Sassou Nguesso a adressé au nom de ses pairs africains les félicitations du continent à Faure Gnassingbé, son pays ainsi qu’à l’ensemble de l’Union Africaine pour l’initiative et la réussite du rendez-vous continental de Lomé, consacré à l’avenir de l’économie bleue en Afrique.

La grand-messe de Lomé a par ailleurs été l’occasion pour l’UA de rendre hommage à un de ses «dignes fils» (selon les mots de la session présidentielle de Lomé), Carlos Lopes (diplomate bissau-guinéen qui démissionne de son poste de Secrétaire Exécutif de la CEA-Commission des Nations Unies pour l’Afrique).

38 Etats d’Afrique sur les 54 du continent disposent d’une façade maritime. De l’avis de plusieurs experts des questions maritimes dans cette partie du monde, l’Afrique est dépourvue de moyens pour contrer efficacement la piraterie maritime qui met à mal l’ensemble de son économie.

Dans la Charte adoptée ce 15 octobre à Lomé, les Etats africains ont programmé de financer la mutualisation de leurs diverses actions pour contrer durablement ce mal commun. Toutefois, le texte considéré comme «historique» à Lomé, ne donne aucune précision sur la manière dont sera alimenté le fonds destiné à financer cette mise en commun de synergies africaines pour protéger l’économie bleue en Afrique.

 

 Samir GEORGES