Sarkozy livre sa lecture du narratif anti-France dans une partie de l’Afrique

Afriquinfos Editeur
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Niamey (© 2023 Afriquinfos)- L’ancien président français s’est prononcé mercredi sur le coup d’Etat du 26 juillet dernier au Niger estimant qu’il était voué à l’échec. Nicolas Sarkozy a également livré son analyse sur le sentiment anti-français grandissant en Afrique.

 A l’occasion de la sortie de son nouveau livre « Le Temps des Combats », l’ancien président français était en mode promotion dans le Figaro. Les questions ont évidemment porté sur les évènements qui se déroulent dans la région du Sahel notamment au Niger. L’ancien Chef d’Etat est convaincu de l’échec du coup d’Etat qui a vu le Président Bazoum être éjecté de son fauteuil le 26 juillet denier. « Les Africains eux-mêmes » comprendront « l’impasse dans laquelle les conduisent ces soi-disant dirigeants issus de coups d’État militaires »« Leur échec est certain », insiste Nicolas Sarkozy.

Avec le putsch au Niger, tout comme c’était déjà le cas au Mali et au Burkina Faso, la présence des forces françaises est contestée par les nouveaux dirigeants nigériens mais aussi par les populations à travers des manifestations. Pour Nicolas Sarkozy, cette aversion grandissante pour la France dans la région est née de la ‘’présence prolongée de notre armée dans nos anciennes colonies ». « Aussi bonnes et généreuses soient nos intentions, toute mission qui s’éternise finit par nous faire apparaître (…) comme une force d’occupation », ajoute-t-il. En guise d’exemple l’ex président évoque la présence française au Mali et charge son successeur à l’Elysée. Nicolas Sarkozy voit dans « le maintien de notre armée au Mali » après l’intervention militaire décidée en 2013, « une double erreur ». Militaire « parce qu’on ne peut pas tenir un territoire grand comme trois fois la France avec 4 000 hommes » et politique « comme on le constate aujourd’hui ».

Une erreur qui se répète peut-être aujourd’hui. A leur départ du Mali, 1500 hommes de l’opération Barkhane sont aujourd’hui stationnés au Niger. Invités à quitter le pays par les nouvelles autorités Paris a répondu que la présence des soldats français a été décidée avec les autorités officielles du pays, à savoir le président déchu Mohamed Bazoum. L’Élysée juge sans valeur les exigences d’un régime qu’elle ne reconnaît pas.

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S.B.