Revue de presse autour de l’actualité africaine du 1er au 2 juillet

Afriquinfos Editeur
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Men hold signs that reads, 'MINUSMA get out' (MINUSMA - United Nations Multidimensional Integrated Stabilization Mission in Mali) during a protest against French and UN forces based in Mali organized by Malian organization 'Yerewolo debout sur les remparts ' or 'Yerewolo standing on the ramparts' in Bamako on January 10, 2020. - Several hundred Malians demonstrated in Bamako to demand the departure of foreign troops, in particular the French force Barkhane, three days a head of a summit in France intended to "clarify" their roles in the fight against jihadism in the Sahel. (Photo by ANNIE RISEMBERG / AFP)

Bamako (© 2023 Afriquinfos)- Un sujet principal a fait la « Une » des médias africains le week-end des 1er et 2 juillet 2023. Il s’agit du retrait de la Minusma au Mali.

D’après le média Rfi, au ‘’Mali: le retrait de la Minusma, une décision diversement accueillie par la classe politique malienne’’.

‘’La Minusma quittera le Mali d’ici la fin de l’année, elle a donc six mois pour plier bagage. Le Mali l’avait exigé il y a deux semaines, le Conseil de sécurité a adopté vendredi une résolution actant cette décision. Une décision diversement accueillie par la classe politique malienne’’, informe le site.

Selon la même source, ‘’les soutiens des autorités maliennes de transition exultent, il s’agit à leurs yeux d’un nouvel acte fort de souveraineté. Parmi eux, se trouve Mohamed Bill Traoré, président de Ensemble sauvons le Mali et porte-parole du mouvement Yerewolo-Debout sur les remparts, fervent soutien des militaires au pouvoir à Bamako et qui demandait de longue date le départ de la mission onusienne’’: «C’est un soulagement pour nous, pour le peuple malien comme pour le peuple africain», estime-t-il, qui fait part de sa déception et de sa colère au terme des dix années de présence de la mission onusienne: «Nous pensions que la Minusma était venue pour appuyer les autorités maliennes à recouvrir l’ensemble du territoire. Mais elle n’a pas réussi à sécuriser le pays, et elle s’est donnée d’autres missions ! Le pire, ce sont ses rapports fallacieux et diffamatoires contre les autorités maliennes».

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‘’Une référence aux rapports onusiens qui accusent l’armée malienne et ses supplétifs russes d’exactions contre les civils maliens, et que Bamako rejette en bloc : « La finalité de ces rapports, juge le porte-parole du mouvement Yerewolo, c’est d’incriminer les autorités maliennes, qui sont là à défendre les vraies aspirations du peuple malien. Toute organisation qui essaie d’incriminer les autorités maliennes, le peuple ne peut pas rester assis à la regarder ! »’’, relate en outre Rfi qui souligne: L’’inquiétude côté opposition’’

‘’Enthousiasme pour les soutiens des autorités maliennes de transition, inquiétude et désarroi du côté de l’opposition. Ismaël Sacko est le président du PSDA, un parti dont la justice malienne a ordonné la dissolution le 14 juin dernier, dans le cadre d’une procédure initiée par le gouvernement malien ; le PSDA a fait appel de cette décision.

«Sur le plan diplomatique, explique-t-il, le Mali va se retrouver davantage isolé», déplore l’opposant en exil hors du Mali, «parce que les autorités de transition, la junte militaire malienne, auraient dû profiter de la présence de la Minusma pour renforcer ses liens avec les pays contributeurs des différents contingents, mais c’est tout le contraire (qui s’est passé, NDLR). Ce n’est pas Wagner non plus qui va sécuriser le Mali: elle n’a pas tous les moyens nécessaire, elle ne maîtrise pas tout le terrain, et Wagner, fort malheureusement, est vue aujourd’hui par la population comme une force nocive qui s’en prend à la population et qui tue souvent notre population», mentionne Rfi.

«Donc le Nord, qui était protégé par la présence de la Minusma, et l’armée malienne, va se retrouver seul, va être livré aux terroristes, poursuit-il. Donc nous avons le sentiment que notre population n’aura personne pour la sécuriser. Nous sommes très inquiets sur ces deux volets».

Ismaël Sacko souhaite que la fin de la Minusma ne soit pas synonyme de rupture définitive: «C‘est l’occasion de lancer un appel à la communauté internationale, pour qu’elle n’abandonne pas le Mali et trouve d’autres mécanismes, pour rester aux côtés du Mali, pour nos populations». ‘’Mali: le Conseil de sécurité approuve à l’unanimité le retrait de la Minusma à compter du 1er juillet’’, informe Anadolu.

‘’Le 16 juin 2023, le Mali avait demandé, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, le « retrait sans délai » de la Mission Multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali’’, rappelle le média. ‘’Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté vendredi à l’unanimité la résolution 2690 qui met fin au mandat de la Mission Multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) à compter du 1er juillet, à la suite d’une demande des autorités de transition maliennes en date du 16 juin dernier’’, informe Anadolu.

Et de poursuivre: ‘’Les Casques bleus cesseront ainsi leurs activités au Mali et devront quitter le pays ‘’d’ici le 31 décembre 2023. L’ambassadeur Issa Konfourou, Représentant permanent du Mali à l’Onu, a affirmé devant le Conseil de sécurité que «le Gouvernement de la République du Mali prend acte de la résolution 2690 que vous venez juste d’adopter laquelle met fin au mandat de la Minusma à compter de ce jour 30 juin 2023»’’.

D’après Anadolu, selon Diop, ‘’la Minusma semble devenir une partie du problème en alimentant les tensions intercommunautaires exacerbées par des allégations d’une extrême gravité et qui sont fortement préjudiciables à la paix, à la réconciliation et à la cohésion nationale. Cette situation engendre un sentiment de méfiance des populations maliennes à l’égard de la Minusma, et une crise de confiance entre les autorités maliennes et la mission de la paix de l’Onu’’.

‘’Sous pression de Bamako, l’ONU sonne le glas de sa mission au Mali’’, ‘’ »Résultats tangibles »’’, écrit VoAfrique. Le média précise que l’ ‘’’ambassadeur malien à l’ONU, Issa Konfourou, a, lui, assuré que son pays avait enregistré des « résultats tangibles » sur le terrain et en faveur d’un retour à l’ordre constitutionnel. « Le gouvernement regrette que le Conseil continue de considérer la situation au Mali comme une menace à la paix et à la sécurité internationale« , a-t-il lancé. Les relations entre Bamako et la Minusma s’étaient largement détériorées depuis la prise de pouvoir des militaires en 2020’’.

‘’L’ONU dénonçait ainsi régulièrement les entraves aux déplacements des Casques bleus et devait faire face aux défections de pays contributeurs de troupes refroidis par la multiplication des attaques contre la mission, dont 174 Casques bleus ont été tués depuis 2013. La junte réclamait de son côté une mission ne se penchant pas sur les questions de droits humains, mais s’attaquant aux groupes terroristes’’, insiste VoAfrique.

‘’Un argument repris par la Russie, vers qui la junte s’est tournée militairement et politiquement en s’éloignant de la France, ancienne puissance coloniale. L’ambassadrice russe adjointe Anna Evstigneeva a salué vendredi les « aspirations de Bamako » à « jouer le premier rôle dans la stabilisation du Mali », tout en assurant que la Russie continuerait à « fournir un soutien total » à la junte « de façon bilatérale »’’, lit-on sur le média.

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