Revue de presse africaine de la semaine du 28 août-1er septembre 2023

Afriquinfos Editeur
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Libreville (© 2023 Afriquinfos)- Cette semaine du 28 août-1er septembre 2023, les médias se sont intéressés à un autre coup d’Etat sur le continent, notamment au Gabon. Moins de deux mois après le coup d’Etat au Niger, le continent a fait face au renversement d’un autre de ces dirigeants. Cette fois-ci, il s’agit du Gabon où le désormais ex-président Ali Bongo Ondimba a été renversé, alors même qu’il s’apprêtait à règner de nouveau à la tête du pays pour un troisième mandat, malgré son état de santé. 

Retour sur les faits dans cette revue de presse africaine

‘’Coup d’état au Gabon: Brice Oligui Nguema prêtera serment lundi en tant que « président de transition« ’’, annonce BFMTV.

‘’Nommé « président de transition » ce mercredi 30 août 2023 au Gabon, le général Brice Oligui Nguema prêtera serment le 4 septembre prochain devant la Cour constitutionnelle. Le nouvel homme fort du Gabon, le général Brice Oligui Nguema, qui a renversé Ali Bongo Ondimba, prêtera serment en tant que « président de transition » lundi 4 septembre devant la Cour constitutionnelle, ont annoncé jeudi les putschistes’’, poursuit le média.

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Bientôt à la tête du pays, celui qui a renversé mercredi le président Ali Bongo Ondimba à peine réélu en accusant son camp d’avoir truqué les résultats de la présidentielle, a également annoncé la « mise en place progressive des institutions de la transition » et promis que le pays respectera tous « ses engagements extérieurs et intérieurs« .

‘’Le système Bongo, ses millions et l’affaire des biens mal acquis’’, souligne France 24.

‘Des voitures de luxes, de fastueux appartements parisiens, la famille Bongo a été épinglée par la justice française pour s’être enrichie avec l’argent public gabonais au moyen d’un système de corruption généralisé. Cousin d’Ali Bongo, Brice Oligui Nguema, nommé « président de la transition » par les putschistes, est lui aussi soupçonné d’enrichissement personnel, selon une organisation anticorruption américaine’’, souligne le site.

Et de rappeler que :‘’quatre mois à peine après son accession au pouvoir en octobre 2009, Ali Bongo ne se prive de rien. Le président gabonais s’offre alors 29 voitures de luxe. Rolls Royce, Mercedes Maybach, Bentley… Passée au travers d’une société suisse (SDP), cette commande porte sur un montant avoisinant les 15 millions d’euros’’, lit-on.

‘’Gabon : le général Brice Oligui Nguema désigné président de la transition’’, titre Apanews.

‘’Les putschistes gabonais ont choisi le patron de la Garde républicaine pour diriger le Comité de transition et de restauration des institutions (CTRI). Au Gabon, tout porte à croire que le coup d’Etat est désormais consommé. Après avoir placé en résidence surveillé le président Ali Bongo, arrêté plusieurs de ses proches et dissout les institutions de la République, les mutins ont désigné le général Oligui Nguema Brice comme nouvel homme fort de Libreville’’, informe le média.

Et de poursuivre : ‘’Dans un communiqué lu à l’antenne de Gabon 24, la télévision nationale, le Colonel Ulrich Manfoumbi Manfoumbi, porte-parole du CTRI déclare que « suite à la réunion de ce jour à laquelle a pris la totalité des commandants en chef et des chefs d’état-major, ainsi que les généraux en deuxième section de la République gabonaise, le général Oligui Nguema Brice a été désigné à l’unanimité président du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions, président de la transition »’’.

Selon une analyse du média, ‘le coup d’État au Gabon était à tout le moins envisageable pour plusieurs raisons. Les échéances électorales ont toujours donné lieu à des contestations politiques et même des violences depuis l’accession au pouvoir d’Ali Bongo en 2009 à la suite de son père, Omar qui dirigeait le pays depuis 1967. Tant en 2009 qu’en 2016, le souhait d’alternance – même au sein du parti au pouvoir (le Parti Démocratique Gabonais – PDG) – était important et a provoqué des heurts’’.

Sur Jeune Afrique, c’est :  ‘’Coup d’État au Gabon : les Gabonais célèbrent la chute des Bongo… en attendant la suite’’.

‘’Suspendues à leur écran de télévision, Patricia et sa sœur attendaient l’annonce des résultats des élections dans la nuit de mardi 29 à mercredi 30 août. Puis, la nouvelle est tombée, sans grande surprise. « On a vu qu’Ali Bongo Ondimba était réélu, on s’est dit que c’était reparti pour encore sept ans de malheur au Gabon », racontent les deux femmes’’, rapporte le média panafricain.

‘’Un air de déjà-vu, après l’élection présidentielle de 2016, contestable et contestée, qui avait sacré le fils d’Omar Bongo Ondimba devant Jean Ping avec seulement 5 000 voix d’avance. Sauf que cette fois, l’histoire ne se répète pas. Sitôt les résultats annoncés par le Centre gabonais des élections (CGE), des coups de feu se font entendre dans les rues de la capitale. Tirés en l’air, ils réveillent les occupants de l’immeuble dans lequel vivent Patricia et sa soeur. « Là, on a su qu’il se passait quelque chose. »’’, relate également J.A.

‘’L’Union africaine suspend le Gabon de ses activités et de ses organes’’, titre encore Anadolu.

Selon le site, ‘’l’Union africaine, qui compte 55 membres, a décidé de suspendre le Gabon de toutes les activités, organes et institutions de l’UA, jusqu’au rétablissement de l’ordre constitutionnel dans le pays, conformément aux instruments de l’UA, a indiqué le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine (AUPSC) dans un communiqué’’, lit-on.

‘’Ce coup d’Etat militaire intervient quelques jours seulement après des allégations de fraude lors des élections de samedi dernier, permettant au président Ali Bongo d’être réélu pour un troisième mandat de cinq ans’’, rappel le média.

Sous un autre angle, Rfi annonce qu’au ‘’Gabon: l’opposition appelle les militaires à reprendre le décompte des voix’’

‘’Au lendemain du coup d’État, l’opposition radicale revendique la victoire à la présidentielle et demande aux militaires de reprendre le décompte des voix’’, informe la même source.

‘’Après avoir félicité l’armée pour avoir évité au pays un nouveau « coup d’État électoral », la plateforme de l’opposition radicale alternance 2023 demande aux militaires de poursuivre la compilation des résultats de l’élection présidentielle remportée, selon elle, par son candidat, Albert Ondo Ossa. ‘’Au terme de ce processus qui devrait se poursuivre sous la supervision de nos forces armées, le professeur Albert Ondo Ossa verra sa victoire dans les urnes officialisée’’, assure Mike Joktane, membre de la plateforme’’, souligne le média.

Afriquinfos