Révision de la loi portant Institution de la TVA : la société civile tire sur la sonnette d’alarme

Afriquinfos Editeur
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« Au cas où les propositions présidentielles seraient acceptées par le parlement, tous les produits répondant aux besoins fondamentaux de la population (se nourrir, se vêtir, se loger et se faire soigner) seront frappés de taxes intermédiaires de 10% »,a indiqué Gabriel Rufyiri, président de l’Observatoire de lutte contre la corruption et les malversations économiques(OLUCOME), au nom de la coordination de la campagne contre la vie chère dans un point de presse animé ce lundi, à Bujumbura.

D’après un communiqué de presse sorti ce lundi, ces associations montrent que la revue à la hausse de 10% des prix actuels des médicaments, produits pharmaceutiques, eau, électricité, intrants agricoles, produits agricoles, d’élevage ou de pêche non transformés par les producteurs, etc. va occasionner une augmentation de 10% du coût de vie de la population burundaise sans aucune contrepartie relative prévue.

Elles donnent ici l’exemple d’un fonctionnaire ou d’un ménage qui parvenait difficilement à joindre les deux bouts par un revenu moyen de 100.000 Fbu. Si cette taxation est fixée, précisent-elles via le communiqué, ce dernier sera obligé d’ajouter 10.000Fbu pour maintenir son niveau de vie déjà déplorable. Pour le cas des chômeurs et des inactifs, ces associations indiquent que la situation sera dramatique.

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Tout en adhérant à la nécessité du gouvernement d’avoir des fonds pour réaliser ses projets, ces associations s’insurgent contre l’affectation inadéquate du budget de l’Etat et la mauvaise gestion du peu de ressources de l’Etat par certaines autorités publiques.

C’est l’exemple selon elles du budget de 2013 alloué aux institutions productrices de services de la présidence, des 1ère et 2ème vice-présidences et du parlement allant jusqu’à environ 43 milliards de Fbu tandis que le budget du ministère de l’Agriculture et l’élevage est de près de 38 milliards.

Elles font noter que ce ministère occupe plus de 90% de la population. Elles soulignent aussi que le Burundi a régressé en ce qui est de la lutte contre la corruption. Selon les rapports de Transparency International, précisent-elles, le Burundi était classé parmi les 32 pays les plus corrompus du monde en 2005, et en 2012, il faisait partie de six premiers.

 

A travers ce communiqué de presse, ces associations recommandent au parlement de demander au gouvernement de réduire son train de vie et celui des autres institutions étatiques en diminuant ou en supprimant carrément certaines dépenses non essentielles du budget sans aucun effet tangible sur la production nationale. « Les parlementaires doivent exiger au gouvernement de réduire, dans le cadre de la politique de ’’charroi zéro’’, les indemnités kilométriques perçues mensuellement par les hauts cadres de l’Etat et revoir la violation faite des procédures de passation de marché sur la cession des véhicules de l’Etat quitte à vendre ces derniers à leur juste valeur », soulignent ces associations coalisées contre la vie chère. Pour avoir des fonds, ces dernières demandent également aux parlementaires de demander au gouvernement d’imposer les produits miniers dans toute transparence et de limiter les exonérations accordées. Elles lancent aussi un appel à ces élus du peuple de tout faire pour que le gouvernement respecte scrupuleusement les engagements pris vis-à-vis des bailleurs de fonds. Elles rappellent aussi que le Burundi est le 4ème pays du monde dépendant de l’aide extérieure.