Abuja (© 2022 Afriquinfos)- A partir du 1er septembre prochain, plus aucun vol d’Emirates Airlines, ne desservira le Nigeria. C’est une menace de la compagnie émiratie qui plane sur l’Etat fédéral dont les autorités retiendraient 85 millions de dollars de bénéfices réalisés par les transporteurs internationaux opérant dans le pays.
Rien que pour la compagnie émiratie, ce sont 85 millions de dollars provenant de la vente locale de billets qui sont retenus au Nigeria. A cela s’ajoute 10 millions de dollars en coûts opérationnels tous les mois. Les pourparlers engagés avec les autorités nigérianes n’ont pour l’heure, pas donner de résultats positifs. Malgré les efforts pour engager un dialogue avec les autorités compétentes afin d’aider à trouver « une solution viable » aux difficultés de rapatriement des fonds provenant de la vente des billets, il n’y a eu ‘’aucun progrès vers une issue positive’’ déplore les dirigeants dubaïote. Conséquence, Emirates Airlines ne desservira plus le pays d’Afrique de l’Ouest, comme l’indique un communiqué rendu public : “Par conséquent, Emirates a pris la décision difficile de suspendre tous les vols à destination et en provenance du Nigeria, à compter du 1er septembre 2022, afin de limiter les pertes supplémentaires et l’impact sur nos coûts opérationnels qui continuent de s’accumuler sur le marché” peut-on lire.
La compagnie aérienne laisse néanmoins la porte ouverte pour une issue favorable : ‘’Nous regrettons sincèrement les désagréments causés à nos clients ; cependant, les circonstances échappent à notre contrôle sur cet enjeu…en cas d’évolution positive dans les prochains jours concernant les sommes bloquées au Nigeria, nous réévaluerons bien sûr notre décision’’. Au niveau de l’IATA, l’agence faitière du secteur aéroportuaire, on déplore cette situation d’autant plus qu’elle n’est pas propre qu’au Nigeria. L’IATA dénonçait ce blocage de fonds comme l’un des principaux obstacles à la reprise du trafic aérien en Afrique : le Nigeria retenait selon l’association 450 millions de dollars, le Zimbabwe 100 millions, l’Algérie 96 millions, l’Erythrée 79 millions et l’Ethiopie 75 millions. Soit environ 1 milliard de dollars bloqués dans douze pays africains, ce qui représentait alors 67% du problème à l’échelle mondiale (20 pays concernés).
Du côté d’Abuja on indique être disposé à trouver une solution. Le ministre nigérian de l’aviation Hadi Sitika a notamment déclaré que « Dans le passé, le Nigeria a démontré sa capacité, sa volonté et son équité pour résoudre ce type de problème ». Il faudra donc que les dirigeants du pays le plus peuplé d’Afrique réagissent avant le 1er septembre.
Boniface T.