L’Afrique a du talent à revendre dans tous les domaines. Il suffit de lui donner l’occasion de le prouver. Quand des appréhensions n’ont pas été soulevées ici et là sur la capacité du Gabon et de la Guinée équatoriale à bien organiser collégialement une grande compétition comme la Can, on craignait que la biennale 2012 du foot en Afrique ne puisse pas offrir du spectacle vendable sur les chaînes internationales de télévision. L’averse qui a retardé le coup d’envoi du match Libye-Zambie mise de côté, aucun couac organisationnel n’est à signaler, jusqu’à présent, sur les quatre sites de compétition !
Si la Can 2012 devait s’arrêter au premier tour, il sera difficile d’oublier les agréables surprises servies par des équipes jusque-là méconnues dans le palmarès des grandes compétitions en Afrique. Présentés comme de grandissimes novices en Can dépourvus de la moindre once d’expérience au haut niveau, la Guinée équatoriale et le Niger qui disputaient leur première Coupe d’Afrique ont démontré qu’il faut désormais compter avec eux.
Quoiqu’éliminé dès le premier tour du tournoi panafricain 2012, le « Mena du Niger » (l’équipe nigérienne) a développé avec panache un système de jeu prometteur. La Guinée équatoriale a davantage crevé l’écran en réussissant à éliminer une formation redoutable et redoutée comme le Sénégal. Pourtant, le « Nzalang nacional » (les Equato-guinéens) n’a pas disputé d’éliminatoires pour accéder au tournoi que Malabo co-organise. Il est par ailleurs formé de binationaux naturalisés évoluant dans des championnats de seconde zone en Occident ou en Afrique.
Les prestations du Soudan et du Gabon clouent un peu plus le bec aux afropessimistes et autres sceptiques sur la capacité de l’Afrique à proposer une alternative aux échecs récurrents des cadors du football africain à briller ou à défendre leur statut. En déjouant même les pronostics les plus objectifs sur le premier tour de la Can, le Gabon a remporté avec la manière tous ses trois matches de poule en éliminant un favori de cette Coupe comme le Maroc. Une grande première pour les Panthères gabonaises qui se positionnent ainsi comme un sérieux candidat à la victoire finale à l’étape des quarts de finale. Leur pays est célèbre dans le monde pour la récente scission qu’elle a connue et les atrocités induites par des conflits à répétition qui le minent. Mais les Soudanais viennent de prouver qu’ils disposent aussi d’un savoir-faire sportif à offrir à l’Afrique. Formée de joueurs évoluant dans le championnat local, la sélection soudanaise a non seulement fait souffrir la géante Côte d’Ivoire, mais aussi a arraché sa qualification pour les quarts, en mettant fin à une disette qui dure depuis 1970 ! Peu importe le nom du prochain vainqueur de la dernière biennale du foot sur le continent noir. La Can 2012 devrait servir de compétition-référence qui a vu éclore de nouveaux talents.
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