L'engouement que les fidèles ont manifesté pour ce dépistage volontaire est d'autant plus étonnant qu'au Togo, le SIDA reste encore une redoutable peste, considéré même par certaines croyances locales comme une malédiction divine ou une punition pour les débauchés sexuels.
« Nous avons été surpris par la volonté affichée par les fidèles de connaître leur statut sérologique, alors qu'auparavant, la connaissance de son statut sérologique était une question effroyable, les gens ne voulant pas prendre le risque de savoir s'il sont porteurs et donc condamnés à mourir dans quelques jours », a dit un responsable ecclésiastique qui a l'opération.
L'objectif de cette campagne est d'amener les populations et surtout les religieux à prendre conscience de ce fléau qu'est le VIH/SIDA, à changer de comportement et le genre de vie à mener.
« A travers cette caravane, nous avons lancé un vibrant appel à toute la population togolaise à se faire dépister. Nous faisons allusion aux enfants, aux parents des églises et ceux hors l'Eglise. Nous nous sommes rendu compte que le sida ne touche pas seulement les personnes en dehors de l'Eglise. Mêmes les enfants, leurs parents et l'Eglise dans son ensemble, ne sont pas épargnés », a dit Jerry Johnson, chargé des Interventions Complémentaires de Compassion Togo.
Ce vaste projet qui s'étend sur une période de 12 mois, s'exécute dans le cadre du 4è programme intitulé « Programme d'Intervention Complémentaire ».
Les milieux religieux togolais sont des plus touchés par le VIH/SIDA. Des leaders religieux de la plupart des confessions s'opposent à l'utilisation du préservatif, estimant que cela est contraire aux prescriptions divines sur la sexualité et encourage la fornication. Mais de plus en plus ces considérations s'estompent face aux ravages inavoués de la maladie dans les milieux religieux.
Sans expressément interdire la protection au préservatif, les leaders religieux exhortent avec acharnement à la fidélité.
