Plaidoyer pour l’annulation de la dette africaine : La Task force de l’UA en concertation avec des Présidents

Afriquinfos Editeur
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Plaidoyer pour l'annulation de la dette africaine

Plaidoyer pour l’annulation de la dette africaine | Le président du Niger Mahamadou Issoufou, président en exercice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a estimé mardi qu’une « annulation de la dette » des pays les plus fragiles « ne suffira pas » à compenser les conséquences de la pandémie sur le continent.

« L’ampleur de la crise économique que connaîtront nos Etats nécessite un soutien financier qui va au-delà d’un simple moratoire. Un moratoire me semble insuffisant (…) Même une annulation de la dette ne suffira pas », a affirmé le président Issoufou à la Task Force sur le coronavirus de l’Union Africaine (UA).

« Nous saluons les annonces (…) relatives a un moratoire sur la dette des Etats les plus fragiles », a convenu le président Issoufou tout en soulignant que « nos pays ont besoin de ressources financières fraîches (…) non seulement pour faire face à la pandémie mais aussi pour relancer l’économie ».

Comme en avril, le président a appelé à « un plan Marshall » pour l’Afrique, soulignant que ce plan adopté après la deuxième guerre mondiale en faveur de la reconstruction de l’Europe avait « coûté 4% du RNB des USA pendant cinq ans ». « C’est l’occasion pour la communauté internationale de concrétiser l’objectif de 0,7% du PIB à consacrer à l’aide publique au développement », a-t-il estimé. « Au niveau de la Cedeao, le taux de croissance initialement prévu à 3,3% baissera à 2% si la pandémie prenait fin en juin 2020 et à -2,1% si elle persistait au-delà du second semestre de 2020, induisant notamment une baisse des recettes fiscales et un accroissement du chômage et de la pauvreté », a-t-il rappelé. Les pays du G20 ont décidé de suspendre pour un an le remboursement de la dette des pays les plus pauvres afin de les aider à faire face à la pandémie de Covid-19 alors que la chancelière allemande Angela Merkel a évoqué fin mai un nouveau « geste ». L’endettement total du continent africain est estimé à 365 milliards de dollars, dont environ un tiers dû à la Chine. Selon un bilan lundi soir, l’Afrique qui a été relativement moins touché que l’Europe ou les Etats Unis.

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De son côté, le président gabonais, Ali Bongo Ondimba, et président en exercice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC), a accordé, ce mardi, une audience, par visioconférence, aux envoyés spéciaux de l’Union Africaine (UA), Dr Ngozi Okondjo-Iweala, Dr Kaberuka, Tidjane Thiam, Trevor Manuel et Benkhalfa Abderrahmane. L’échange entre le chef de l’Etat gabonais et les interlocuteurs était axé sur la lutte contre la Covid-19.

Au cours des échanges, les éminentes personnalités lui ont fait un point sur la mobilisation de l’aide en faveur de l’Afrique pour faire face aux défis économiques et sociaux engendrés par la Covid-19.

«En ma qualité de président de la CEEAC, j’ai reçu ce jour les cinq (5) envoyés spéciaux mandatés par mon frère, le président de l’UA, Cyril Ramaphosa. L’occasion de saluer cette initiative et de faire part de nos propositions. C’est en effet unie et en parlant d’une seule voie que l’Afrique pourra surmonter la crise multiforme liée à la Covid-19. Une meilleure coordination nous permettra d’aller plus loin dans les nécessaires réformes structurelles et dans les processus d’intégration, ainsi que de peser davantage dans les négociations avec nos partenaires. C’est ce message, qu’au nom des pays de la CEEAC, j’ai tenu à délivrer», a déclaré le président gabonais sur sa page Facebook.

Innocente Nice