Zambie: le chef de l’opposition plaide l’abandon du chef de trahison contre lui

Afriquinfos
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Lusaka (© Afriquinfos 2017)-Les avocats d’Hakainde Hichilema, le chef de l’opposition zambienne, ont demandé mercredi à la justice d’abandonner les accusations de « trahison » qui pèsent sur leur client, incarcéré depuis son arrestation la semaine dernière.

Le 11 avril, la police a interpellé M. Hichilema pour avoir gêné le passage de la caravane du président Edgar Lungu lors d’un déplacement dans l’ouest de la Zambie, au début du mois.

Il a été inculpé pour « trahison », un crime passible de la peine de mort, « insultes » et « refus d’obtempérer à une injonction policière ».

Selon l’acte d’accusation lu à l’audience, les poursuites pour trahison concernent « l’entreprise de renverser par des moyens illégaux le gouvernement du président Edgar Lungu, à des dates inconnues entre le 10 octobre 2016 et le 8 avril 2017 ».

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Les partisans du dirigeant du Parti uni pour le développement national (UPND) ont dénoncé des poursuites « politiques », estimant qu’elles étaient motivées par son refus de reconnaître la réélection de M. Lungu lors des élections d’août dernier.

Mercredi, son avocat Vincent Malambo a demandé au tribunal d’annuler les poursuites pour trahison, estimant que le crime exact reproché à son client n’était pas défini.

Selon lui, le tribunal « doit déterminer si cette accusation n’est pas juste un moyen de maintenir l’accusé en détention ».

« Il n’existe pas de gouvernement d’Egdar Lungu mais un gouvernement de la République de Zambie », s’est moqué Keith Mweemba, un autre avocat de la défense. « On ne peut pas résumer le gouvernement à un seul individu ».

L’accusation a reconnu que son réquisitoire avait été mal rédigé et a demandé à pouvoir le réécrire.

Le juge Greenwell Malumani a suspendu la séance et renvoyé son jugement à une date qui n’a pas été précisée.

Le crime de trahison en Zambie est passible d’une peine allant de quinze ans de prison à la peine capitale.

Candidat pour la cinquième fois à la magistrature suprême lors de la dernière présidentielle en août dernier, M. Hichilema n’a été devancé que de 100.000 voix (2,5% des suffrages) par le sortant Edgar Lungu, au pouvoir depuis 2015.

Celui qu’on surnomme « HH » continue de contester ces résultats, arguant de fraudes, même si la Cour constitutionnelle a validé la réélection de son rival.

Innocente Nice