Les prêteurs internationaux alertent sur les contraintes de capacité en Afrique mais restent optimistes face aux tendances commerciales et pro-investisseurs

Afriquinfos
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Abidjan (© 2018 Afriquinfos) –Les responsables financiers mondiaux et africains ont identifié le risque pays comme le plus gros défi posé à leur capacité de prêter davantage à des pays africains. S’exprimant à Abidjan lors d’une Table ronde d’une journée sur les risques d’investissement en Afrique, les experts ont reconnu que l’abondance de liquidité sur le marché ne réduisait en rien les contraintes de capacité rencontrées par la plupart des banques lorsqu’elles traitent avec l’Afrique.

Les prêteurs sont liés par des réglementations qui les empêchent de prêter des montants importants à des garanties souveraines à risque d’investissement modéré, ce qui est le cas pour la plupart des pays africains.  Des institutions comme l’ACA qui proposent une assurance d’investissement peuvent aider à atténuer les risques et renforcer de ce fait la capacité de prêt et d’investissement aux pays africains. Si les limites du plafond ne sont pas augmentées, les prêteurs internationaux continueront à être limités dans les montants qu’ils peuvent prêter tant au niveau des États souverains qu’au niveau des entreprises.

Les experts participant à la Table ronde ont également noté des mouvements positifs dans des pays tels que le Ghana et le Sénégal par exemple, qui ont été récemment mis sous surveillance positive par l’agence de notation S&P. Ils se sont largement appuyés sur les dividendes anticipés, suite aux développements d’infrastructures clés et aux politiques favorables aux investisseurs. Le Sénégal, par exemple, a révisé sa législation commerciale, a fait passer une loi sur le partenariat public-privé qui garantit la publication de tous les contrats publics signés dans le secteur du pétrole et du gaz, et a créé un département de la concurrence dont la mission est de travailler main dans la main avec les investisseurs.

Les experts en analyse de risques qui participaient à la conférence ont cité le Botswana, la Côte d’Ivoire, l’Éthiopie, le Rwanda et le Zimbabwe comme des pays à surveiller au cours des prochains mois en raison des fortes réserves à l’encontre du Botswana, des transitions politiques que connaissent l’Éthiopie et le Zimbabwe, de la stratégie mise en œuvre par le Rwanda pour transformer son économie en un pôle de services, et de la création d’un environnement favorable visant à attirer les investisseurs dans le cas de la Côte d’Ivoire.

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La plupart des représentants gouvernementaux présents lors de la réunion ont également noté les efforts de leurs pays pour accroître l’ajout de valeur dans le secteur agricole, avec la volonté de supprimer les barrières commerciales au niveau du continent. Jean-Louis Ekra, ancien président d’Afreximbank, a fait remarquer que l’Afrique emprunte une voie différente des pays occidentaux qui prônent actuellement des tendances protectionnistes. Au contraire, l’Afrique se réunit sous la bannière de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA), amenée à devenir la plus grande zone commerciale au monde.

V.A.