Niger: La France en passe de retirer une partie de ses soldats via des négociations bilatérales

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Paris (© 2023 Afriquinfos)- Après un moment de refus d’obtempérer, la France a finalement amorcé le processus de retrait de ses forces engagées au Niger. Paris a discrètement lancé des discussions avec les militaires au pouvoir à Niamey sur les modalités du « retrait de certains éléments ».

Après cinq semaines de tensions avec les auteurs du coup d’Etat du 26 juillet, la France a finalement amorcé des discussions sur le redéploiement d’une partie de ses forces engagées dans ce pays du Sahel. Après avoir d’abord refusé d’obtempérer aux injonctions des militaires nigériens, le ministère des armées et plusieurs sources concordantes ont admis, mardi 5 septembre, au Monde avoir ouvert une discussion sur les modalités du « retrait de certains éléments militaires ».

Début août, la junte avait donné un mois à la France pour se retirer du territoire nigérien, après avoir dénoncé les accords de coopération militaire qui liaient jusqu’ici Paris et Niamey. Samedi 2 septembre, à la veille de l’expiration de l’ultimatum fixé par les putschistes, des milliers de Nigériens favorables à la junte ont de nouveau manifesté contre la présence des militaires français, à quelques pas de la base qu’ils occupent à Niamey avec d’autres détachements étrangers.

En pratique, depuis le coup d’Etat, les militaires français et nigériens avaient déjà suspendu toute forme d’opérations communes contre les groupes djihadistes. L’ensemble des moyens militaires, notamment aériens (drones, hélicoptères, avions de chasse, etc.), étaient dès lors immobilisés. « Il est normal d’en discuter [du retrait français], dans la mesure où la coopération antiterroriste est interrompue », a justifié, mardi, une source au sein de l’exécutif.

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« Des échanges de coordination (…) existent localement entre militaires pour faciliter les mouvements de moyens militaires français immobilisés depuis la suspension de la coopération antiterroriste », a, de son côté, pudiquement admis, mardi, l’entourage du ministre des armées, Sébastien Lecornu.

En pratique, depuis le coup d’Etat, les militaires français et nigériens avaient déjà suspendu toute forme d’opérations communes contre les groupes djihadistes. L’ensemble des moyens militaires, notamment aériens (drones, hélicoptères, avions de chasse, etc.), étaient dès lors immobilisés. « Il est normal d’en discuter [du retrait français], dans la mesure où la coopération antiterroriste est interrompue », a justifié, mardi, une source au sein de l’exécutif.

L’ambassadeur Sylvain Itté « une personne en situation irrégulière »

Le Niger a également retiré l’immunité et le visa diplomatiques de l’ambassadeur de France Sylvain Itté et exigé son expulsion. Une décision que le Premier ministre justifie par le « comportement de mépris » du diplomate qui a refusé de répondre à une invitation à une rencontre avec les autorités, le 25 août.

‘’Vous pensez qu’on va envoyer la police dans l’ambassade ? C’est une enclave que nous reconnaissons. Mais s’il sort, c’est une personne en situation irrégulière’’, a lancé Ali Mahaman Lamine Zeine.

Selon l’article 22 de la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques, les locaux d’une ambassade sont « inviolables » et il n’est pas permis aux agents de l’État où ils se trouvent « d’y pénétrer, sauf avec le consentement du chef de la mission ».

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