Niger: Enquête sur les motifs du coup d’Etat du 26 juillet

Afriquinfos Editeur
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Members of a military council that staged a coup in Niger attend a rally at a stadium in Niamey, Niger, August 6, 2023. REUTERS/Mahamadou Hamidou NO RESALES. NO ARCHIVES.

Niamey (© 2023 Le Courrier) -Au lendemain du coup d’Etat du 26 juillet 2023, des rumeurs et des spéculations folles avaient circulé dans tous les sens, avançant des motifs qui auraient commandé à l’armée nigérienne de prendre le pouvoir. Bien au-delà des arguments avancés, évoqués par le nouvel homme fort, le général Tiani dans son premier message à la nation et qui sont liés à la sécurité des personnes et des biens et la souveraineté du Niger.

Les arguments propagés et fortement commentés dans la presse internationale à propos d’une mésentente sur la gestion du pétrole sont faux. L’enquête révèle que ce sont des arguments ridicules propagés par le clan de Paris et Abuja pour cacher, ou masquer la haute trahison en vue de faire croire à l’opinion à une éventuelle collusion entre Issoufou Mahamadou et le général Tiani.

A travers cette manœuvre, l’objectif était de discréditer, décrédibiliser les autorités de la transition, les affaiblir dans leur élan patriotique et panafricaniste et, par conséquent, faire le lit à une intervention armée au Niger. En réalité, il n’y a jamais eu de mésentente entre Issoufou et Bazoum sur la question de la gestion du pétrole. Contrairement à ce qui a été répandu dans l’opinion, la personne retenue d’un commun accord pour être nommée directeur général de la nouvelle société PétroNiger serait Kabirou Zakari Oumarou, actuellement directeur général des hydrocarbures au ministère du Pétrole. Kabirou Zakari est le fils de Zakari Oumarou, ancien député et gouverneur très proche de Mahamadou Issoufou.

Le nom de son fils aurait été retenu pour une question d’équilibrage régional des postes. Le directeur général de la SONIDEP étant de la fédération PNDS de Zinder, il fallait trouver le moyen de calmer la fédération de Tahoua qui se sentait de plus en plus lésée dans la Renaissance acte 3 et n’hésitait plus à faire part de son mécontentement. Kabirou, ingénieur en génie chimique et spécialiste des questions pétrolières avait le profil parfait pour le poste.

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Selon donc des renseignements reçus, il n’y avait jamais eu de rencontre entre Bazoum Mohamed et Abba Issoufou à la veille du coup d’Etat puisqu’ils étaient déjà d’accord sur le profil qui allait être entériné en Conseil des Ministres. Les fiches d’audience à la Présidence le prouvent. En conséquence, une prétendue querelle téléphonique n’a pas eu lieu entre Issoufou et Bazoum.

En tout cas, pas sur la question de la gestion du pétrole et moins encore sur la nomination de l’économiste Ibrahim Diop à la tête de PétroNiger. L’enquête a permis également de découvrir que c’est le clan Bazoum Mohamed qui contrôlait toute la chaîne de gestion du pétrole, à l’exception du poste de ministre.

Du poste de PCA de SORAZ en passant par celui du DGA de la même SORAZ, du DGA de Wapco au poste DG de la SONIDEP, tous étaient occupés par des partisans du clan Bazoum.

L’ancien Premier Ministre Ouhoumoudou Mahamadou est d’ailleurs largement revenu sur les tenants et aboutissants de cette société dans son droit de réponse au journal Jeune Afrique, dans sa parution du 25 août 2023. Au final PetroNiger aura été un dossier ordinaire dans la Renaissance 3 sans aucune incidence dans les relations entre Abba, Issoufou et Bazoum.

Comme il l’a lui-même répété durant son interview, le coup d’État du 26 juillet a été fait en toute responsabilité par le Général Tiani Abdourahmane et ses frères d’armes dans un élan patriotique – pour le Niger et pour le Niger seul – Ils ne sont à la solde d’aucun clan ni d’aucun groupe de pression.

Le Courrier