Niamey bloque toujours l’aide humanitaire pour ses populations transitant par Cotonou malgré le plaidoyer de la CEDEAO

Afriquinfos Editeur
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Niamey (© 2023 Afriquinfos)- Des centaines de camions bloquées, des camionneurs extenués par l’attente indéfinie et des vivres périssables qui pourrissent sous le soleil. Voilà le tableau qu’offre la frontière nigerio-béninoise depuis les sanctions de la CEDEAO consécutives au coup d’Etat du 26 juillet 2023. Si entretemps, Cotonou a levé le pied et ouvert un convoi humanitaire sur demande des Nations-Unies et de la CEDEAO, du côté de Niamey on ne veut pas entendre parler de camions en provenance du Bénin.

Accusant le Bénin de jouer un rôle de premier plan dans l’éventuelle intervention militaire annoncé par la CEDEAO, la junte militaire au pouvoir à Niamey, a refusé l’entrée d’un convoi humanitaire en provenance de Cotonou. Il s’agit d’une trentaine de camions chargés de produits nutritionnels et des médicaments pour le PAM et pour l’Unicef. Les cargaisons avaient pour destination Diffa, Maradi, Tahoua, Zinder et Niamey.

Ouvert le 5 septembre par les autorités béninoises, ce couloir humanitaire n’a toujours pas servi. Mieux, le gouvernement de transition au Niger, a renforcé son dispositif sécuritaire à la frontière, interdisant le passage aux biens et services en provenance de Cotonou. Des barrages ont été érigés. Face à cette situation, le ministre béninois des Affaires Étrangères Olushegun Adjadi Bakari, a, dans une correspondance adréssée au président de la Commission de la Cédéao, Omar Alieu Touray,  demandé, que le blocage soit levé par les autorités militaires au Niger afin de faciliter l’opération humanitaire. Une requête restée sans réponse.

Les relations entre les deux pays qui partagent une frontière se sont détériorées au point où Niamey a rompu sa coopération militaire avec son voisin. Si le Togo ou encore le Nigeria ont montré leur disponibilité de travailler avec les agences humanitaires pour l’acheminement des aides onusiennes, la junte nigérienne s’est plutôt tournée vers Ouagadougou. Sous grande escorte militaire, des centaines de camions de vivres et de produits de premières nécessités sont parvenues au Niger. Insuffisant pourtant pour couvrir l’ensemble du pays et encore moins la capitale Niamey, où de nombreux produits manquent sur les étals si leur prix n’a pas connu une hausse vertigineuse.

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Boniface T.