Dans une correspondance adressée à la Fecafoot, la Fifa, par le biais de son Secrétaire général, Jerôme Valcke, « souhaiterait recevoir de la Fecafoot un rapport détaillé sur les différentes sanctions des joueurs et éventuellement, sur celles dont elle n’aurait pas eu connaissance ». Les « sanctions » auxquelles fait allusion l’instance qui dirige le football mondial sont les “punitions” infligées par la Fecafoot à trois joueurs des Lions dont le capitaine Samuel Eto’o, pour avoir refusé de disputer un match amical contre l’Algérie fin 2011. L’éclaircissement que demande la Fifa à la Fecafoot est focalisé sur la subite volte-face de cette Fédération sur les “punitions” collées aux trois joueurs “grévistes”.
En annonçant les sanctions le 12 décembre 2011, la Fecafoot avait promis d’être intransigeante. Contre toute attente, le 7 janvier 2012, les premiers responsables du foot au Cameroun ont revu leur position en allégeant ou supprimant les mesures qu’ils avaient retenues contre Samuel Eto’o et ses deux coéquipiers: la “peine” d’Eto’o fut réduite, double check et expliquer car le lecteur profane risque de ne pas comprendre « 15 matches vs 8 mois), Eyong Enoh a vu sa peine passer de deux matches de suspension à juste deux mois, alors que l’amende d’Assou-Ekotto fut purement et simplement annulée.
Officiellement, la Fecafoot a fondé son revirement du 7 janvier sur « l’intérêt supérieur du football et le principe de la soumission à un ordre établi par les lois et règlements ». Cependant, officieusement, la Fédération camerounaise n’a pas fait machine arrière fortuitement. Elle y a été contrainte par une prise de position des dirigeants politiques camerounais, ont confié, commenté ou analysé (de temps en temps, il faut donner un visage et un nom à tes nombreux « observateurs » anonymes) du ballon rond au Cameroun.
Or, les textes qui régissent le fonctionnement de la Fifa interdisent rigoureusement toute immixtion des politiques dans les activités des fédérations affiliées. Chaque fois que cette ingérence s’est avérée vraie à l’issue de ses enquêtes, la Fifa n’a pas hésité à sanctionner lourdement. Des mesures punitives qui vont jusqu’à l’exclusion d’une fédération affiliée des compétitions internationales. Le Cameroun est actuellement engagé dans les éliminatoires du Mondial 2014. En 2002, pour avoir disputé une compétition internationale (la Can 2002) avec des maillots (sans manches) non conformes aux standards de la Fifa, ce pays s’était vu retirer de précieux points à l’entame des qualifications du Mondial 2006. L’instance du foot mondial n’est revenue sur cette décision de 2002 qu’après de multiples demandes de clémence.
