Manifestation de la strangulation de l’économie burundaise par la crise socio-politique

Afriquinfos Editeur
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Dans une interview accordée à l’Agence de presse chinoise, M. Niyongabo a précisé que le secteur tertiaire est le plus affecté par la crise qui a débuté fin avril 2015. Quoiqu’en croissance depuis 2012 au Burundi avec une part de 40% dans la création du revenu national avec notamment une visibilité «intense» au niveau des services d’hôtellerie, de construction et bâtiment, a souligné l’expert Niyongabo, le secteur tertiaire est cependant celui qui en est le plus affecté en raison de sa très «grande volatilité et vulnérabilité».

Les conséquences  de la crise sont de plus en plus visibles. Ainsi, la quasi-totalité des hôtels de Bujumbura destinés au tourisme et aux affaires sont contraints d’arrêter ou de réduire leurs activités. Ce qui entraîne le licenciement d’une frange importante du personnel, d’où le taux de chômage en hausse.

Cette situation, a-t-il expliqué, est matérialisée par l’émigration fiscale au regard des déclarations de l’Office Burundais des Recettes (OBR) à partir du mois d’avril 2015. «Les recettes déclarées sont en baisse par rapport aux prévisions; car, pour les mois d’avril, de mai et de juin de cette année électorale de 2015, l’OBR a enregistré respectivement un déficit de 9 milliards, 16 milliards et de 25 milliards francs burundais. Le fossé de ce déficit est allé croissant tout au long de l’année dernière», a-t-il illustré. Actuellement, le dollar s’échange à près de 1.560 francs burundais.

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Pour l’expert, même si les statistiques officielles sur le taux de croissance de l’économie burundaise en 2015 ne sont pas encore publiées, il y a lieu de se fier cependant à une projection déjà donnée par le Fonds Monétaire International (FMI), qui fait état d’un taux de croissance négative de -7,2%.

A ses yeux, en 2016, il y aura deux niveaux d’impact négatif de la crise socio-politique burundaise, d’abord sur les ressources internes collectées par l’OBR, et ensuite sur les dons ; deux phénomènes, qui, une fois conjugués, montrent l’ampleur de cette crise sur l’économie burundaise.

Innocente Nice