L’UA déconstruit les clichés sur la migration africaine

Afriquinfos Editeur
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Addis-Abeba (© 2020 Afriquinfos)- La Commission de l’Union africaine en partenariat avec l’OIM (Organisation internationale pour les migrations), les États-Unis et la Suisse, viennent d’élaborer la toute première édition du «Rapport sur les migrations en Afrique». Il s’agit d’un document qui va permettre de mieux comprendre et gérer le phénomène migratoire au profit des aspirations continentales articulées dans l’Agenda 2063.

La première édition du «Rapport sur les migrations en Afrique» cherche à fournir des perspectives supplémentaires qui assurent une compréhension plus complète de ce phénomène complexe, afin de bannir les idées fausses, des clichés à la vie dure sur la migration africaine. Le lancement de ce Rapport a attiré plus de 200 experts techniques, ministres et représentants des États membres de l’UA, fonctionnaires du secteur du développement, partenaires de développement, etc.

La 1ère édition du Rapport sur la migration en Afrique décortique les complexités dominantes de la mobilité humaine et des migrations depuis, vers et à l’intérieur de l’Afrique. Il décompose leurs compréhensions communes et véhicule le message selon lequel la migration en Afrique est plus complexe et moins homogène telle que perçue en dehors de l’Afrique.

A la faveur du lancement de ce Rapport inédit, Amira Elfadil, Commissaire aux affaires sociales de l’UA, a souligné que le «Rapport sur les migrations en Afrique» intervient à une période de changement capital sur le continent africain. «La migration en tant que sujet occupe aujourd’hui une place centrale dans le discours politique en Afrique, comme c’est le cas dans une grande partie du reste du monde. La posture politique et les tendances sont incarnées par l’adoption du ‘Cadre de politique migratoire pour l’Afrique’ en 2018 et attestées par l’adoption de deux Pactes mondiaux – sur les réfugiés et pour la migration – qui visent à traiter la mobilité humaine de manière plus globale», a expliqué la Commissaire.

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Aussi, Amira Elfadil a-t-elle mis en exergue la relation entre la libre circulation sur le continent et les effets de l’épidémie de la Covid-19 sur le mouvement, ainsi que sur la ZLECA (Zone de libre-échange continental africaine) et les opportunités de création d’emplois pour la jeunesse africaine.

La Commissaire de la CUA a souligné à cette occasion qu’aucun jeune africain ne devrait risquer sa vie à la recherche d’une vie meilleure et qu’aucune âme africaine ne devrait être perdue en Méditerranée lors de la traversée vers l’Europe.

Appel aux actions fortes des décideurs politiques

Le «Rapport sur les migrations en Afrique» fournit une mise à jour sur l’ampleur des questions qui caractérisent la migration sur le continent, mise à jour à partir dans laquelle les praticiens et les décideurs politiques peuvent puiser des informations-clés pour éclairer leurs politiques publiques dans le domaine migratoire.

Pour sa part, le Directeur général de l’OIM, António Vitorino, lors du lancement virtuel du Rapport précité, a vanté les questions-clés couvertes par ce Rapport et les décrit comme une riche source d’informations pour les décideurs politiques qui souhaitent comprendre la dynamique de la migration sur le continent africain. «Ce rapport est devenu encore plus pertinent pour nous à lire dans le contexte de la pandémie, et particulièrement significatif, étant donné que la grande part de la migration africaine reste à l’intérieur du continent», a fait remarquer António Vitorino.

Et de poursuivre : «En effet, la majeure partie des migrations en Afrique, à près de 80%, est intra-continentale. Cela nous rappelle comment la migration est intégrée dans tous les aspects de nos sociétés et économies; il renforce la nécessité cruciale d’inclure les migrants dans nos réponses à la pandémie et à d’autres crises multiformes, et dans toutes nos politiques publiques. Et cela nous oblige à regarder au-delà des problèmes d’aujourd’hui et à déterminer où pourraient se trouver les défis et les solutions de demain», projette le fonctionnaire international Vitorino.

Dans la même veine, Maureen Achieng, chef de mission de l’OIM en Éthiopie et représentante auprès de l’UA et de la CEA, a noté que le «Rapport sur les migrations en Afrique» offre aux décideurs politiques en matière de migration l’occasion de réfléchir à des questions politiques cruciales. En particulier dans l’ère post-pandémique imminente. «Il n’a jamais été aussi urgent de mieux comprendre le rôle que la migration doit jouer dans une Afrique qui s’oriente résolument vers l’intégration continentale», a conclu Mme Maureen Achieng.

Innocente Nice

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