C'est du moins l'impression que semble donner les démarches de cette opposition au pouvoir d'Alpha Condé depuis un certain temps. A travers des conférences de presse que les deux blocs tiennent en commun de façon périodique ainsi que des réunions qui ont lieu selon un roulement, pour ce qui est de la localisation de l'événement.
Ce samedi, les deux blocs ont convié leurs militants et sympathisants à un meeting de sensibilisation dans un stade de la capitale, dans la perspective des élections législatives.
A travers ce meeting, l'opposition guinéenne a tenu à exprimer son "unité" mais aussi à démontrer aux yeux de l'opinion sa capacité de mobilisation en termes de militants, a confié à Xinhua un analyste de la scène politique guinéenne. A la tribune de cette manifestation, les principaux leaders politiques se sont relayés, notamment Cellou Dalein Diallo de l'Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), Sidya Touré de l'Union des forces républicaines (UFR), Lansana Kouyaté du Parti de l'espoir et du développement national (PEDN), Aboubacar Sylla de l'Union des forces du changement (UFC). Leur message allait dans le même sens, celui de demeurer "unis et vigilants" en prélude aux législatives. Le candidat malheureux à la dernière présidentielle Cellou Dalein Diallo a ainsi déclaré que le "moment était venu de se lever pour exiger une véritable réconciliation des Guinéens, parce que "la Guinée est une famille''. L'opposant a mis l'occasion à profit pour appeler le gouvernement à "une gestion plus responsable du pays, le respect de la dignité, le respect des règles démocratiques, le respect des droits humains, et surtout sur le court terme, l'organisation d'une élection législative libre et transparente". Dans ces différentes déclarations, l'opposition guinéenne affiche sa volonté de participer aux prochaines échéances électorales, écartant ainsi toute idée de boycott du scrutin à venir.
Seulement l'ADP et le Collectif ne semblent pas accepter le principe qui voudrait que ce soit la CENI dans sa composition actuelle qui organise les élections législatives. Les opposants veulent une Commission électorale nationale indépendante (CENI) restructurée et débarrassée de son président Louceny Camara, qu'ils soupçonnent de rouler pour le pouvoir.
Cependant, le président Alpha Condé, qui a abordé cette question de refonte de la CENI, jeudi dernier lors d'une audience accordée à la société civile, qui entend jouer "les facilitateurs" entre les deux camps, en vue de parvenir à une sortie de crise heureuse, aurait écarté toute idée consistant à recomposer cette structure.
Le chef de l'Etat guinéen aurait rappelé que c'est bien les partis politiques qui se seraient opposés au départ, à toute restructuration de la CENI avant la fin du processus de transition qui sera marquée par la tenue des législatives. Et qu'il fallait donc maintenir l'institution dans sa forme actuelle jusqu'à la fin des élections. Tel est le condensé du compte rendu de la rencontre entre le président Alpha Condé et la société civile, a-t-on appris de bonne source. Le pouvoir promet toutefois d'organiser des élections législatives régulières. Un scrutin dont l'enjeu repose sur le contrôle de la future assemblée nationale.