Libye : Le CNT remet le pouvoir au Parlement par intérim

Afriquinfos Editeur
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Il s'agit du premier transfert pacifique de pouvoir dans l'histoire de la Libye.

Le président du CNT, Moustapha Abdel Jalil, a symboliquement remis les rênes de l'Etat au doyen des 200 nouveaux membres de l'assemblée, Mohammed Ali Salim.

Le CNT, créé à Benghazi en février 2011, a exercé le pouvoir en Libye après la chute de l'ancien dirigeant Mouamar Kadhafi l'année dernière.

M. Jalil a admis que le CNT n'avait pas réussi à trouver de solution à la crise des réfugiés dans le pays, considérée comme une "véritable tragédie", ni à garantir la sécurité attendue par le peuple libyen.

Il a également fait savoir qu'il prenait sa retraite en abandonnant la direction du CNT, et que ce dernier serait quant à lui dissout.

Mohammed Toumi, un parlementaire libyen, a indiqué que l'une des tâches les plus urgentes du Congrès serait d'assurer la sécurité et de collecter les armes en circulation, tout en évitant une confrontation avec les rebelles ayant refusé de déposer les armes après la chute de Kadhafi.

Les nombreuses violences qui sévissent encore dans le pays ont en effet montré que la stabilité et la sécurité restaient précaires en Libye.

La semaine dernière encore, une forte explosion a frappé le siège des services de renseignement militaire à Benghazi, et une voiture piégée a explosé près des bureaux de la police militaire de Tripoli, la capitale du pays.

Le 7 juillet, plus de 1,7 million de Libyens ont voté pour élire des membres du Parlement intérimaire.

Selon les résultats publiés le 18 juillet, l'Alliance des forces nationales, dirigée par l'ancien Premier ministre par intérim Mahmoud Jibril, a remporté 39 des 80 sièges réservés aux partis politiques. Le Parti de la justice et de la construction, lancé par les Frères musulmans, en a quant à lui obtenu 17.

L'assemblée doit nommer un nouveau Premier ministre, qui formera un gouvernement, votera les lois et mettra la Libye sur la voie d'élections parlementaires complètes, après la rédaction d'une nouvelle Constitution l'année prochaine.

L'actuel Premier ministre par intérim Abdel Rahim al-Kib et son gouvernement devraient poursuivre leur travail jusqu'à la formation du nouveau gouvernement, dans un délai de 30 jours après la première réunion du Parlement.