Libye: L’UA exprime sa satisfaction suite à l’entrée fonction d’A. Bathily

Afriquinfos Editeur
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Dakar (© 2022 Afriquinfos)- Après des mois de vacance du poste, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a nommé le diplomate sénégalais Abdoulaye Bathily émissaire de l’ONU en Libye où deux gouvernements se disputent le pouvoir. Cette nomination a été saluée  par le  président  en exercice de l’Union Africaine.

« Je salue la nomination de notre compatriote, le Pr Abdoulaye Bathily, au poste de Représentant spécial de l’#ONU pour la Libye, Chef de la MANUL. Mes meilleurs vœux de succès l’accompagnent pour la réussite de sa mission », a écrit le président sénégalais  Macky Sall, et président en exercice de l’Union Africaine.

Cette nomination a en outre été accueillie favorablement à Alger qui salue « un choix judicieux » du secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, exprimant « sa volonté de coopérer étroitement avec Abdoulaye Bathily pour mener à bien la noble mission qui lui est confiée ».

« L’Algérie accueille avec satisfaction la nouvelle de la nomination du Professeur Abdoulaye Bathily en tant que Représentant Spécial du Secrétaire Général de l’ONU pour la Libye et Chef de la Mission d’Appui des Nations Unies en Libye (MANUL)Éminent diplomate et panafricaniste engagé, le professeur Bathily a, à son actif des contributions remarquables à des œuvres de paix à travers des efforts méritoires de promotion de solutions pacifiques négociées à des situations conflictuelles complexes », a indiqué le ministère algérien des Affaires étrangères dans une déclaration.

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La même source a fait part aussi de la position du président algérien, Abdelmadjid Tebboune concernant cette nomination. « Le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, qui a eu l’opportunité d’évoquer personnellement avec le professeur Bathily la crise libyenne et d’autres foyers de tension en Afrique, se réjouit de son choix et tient à assurer le nouveau Représentant Spécial pour la Libye de son plein soutien », a souligné le document.

Le chef de l’Etat algérien, « a félicité le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, pour ce choix judicieux et le Conseil de Sécurité pour l’approbation de cette nomination à l’unanimité de ses membres ».

« Le Président Tebboune, a exprimé également à son frère Macky Sall, Président de la République du Sénégal et Président en exercice de l’Union africaine, sa satisfaction pour cette distinction d’un digne fils du Sénégal et de l’Afrique pour conduire cette mission de paix en Libye avec, pour la première fois, la mobilisation des ressources de sagesse, de conciliation et de bonne volonté dont la tradition panafricaine de vivre ensemble dans l’harmonie atteste l’efficacité », a précisé la même source.

Et d’ajouter : «Tout en félicitant chaleureusement le Professeur Bathily pour sa nomination, l’Algérie exprime sa volonté de coopérer étroitement avec lui pour mener à bien la noble mission qui lui est confiée. Elle appelle toutes les parties libyennes à coopérer pleinement avec le Professeur Bathily et à saisir cet heureux développement pour un sursaut collectif salutaire dans l’intérêt du peuple libyen frère ».

L’ancien ministre sénégalais a précédemment été représentant de l’ONU en Afrique centrale, conseiller spécial du secrétaire général pour Madagascar ou encore représentant spécial adjoint pour la mission de l’ONU au Mali.

Son prédécesseur, le Slovaque Jan Kubis, avait abruptement démissionné en novembre dernier. Depuis le poste était vacant, le Conseil de sécurité, dont l’aval est nécessaire, ayant rejeté plusieurs propositions du secrétaire général.

Tripoli émet des « réserves »

Il y a quelques jours, des sources diplomatiques avaient indiqué à l’AFP que les membres du Conseil étaient désormais d’accord sur le nom d’Abdoulaye Bathily. Le gouvernement de Tripoli avait en revanche indiqué ses « réserves ».

La nomination d’un nouvel émissaire était particulièrement attendue alors que l’ONU est en première ligne pour organiser une médiation entre les deux parties pour parvenir à un cadre constitutionnel permettant la tenue d’élections et que de nouvelles violences ont secoué Tripoli fin juillet.

Deux gouvernements se disputent le pouvoir dans le pays pétrolier plongé dans le chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011: l’un est basé à Tripoli (ouest) et dirigé par Abdelhamid Dbeibah depuis début 2021, et un autre conduit depuis mars dernier par Fathi Bachagha et soutenu par le camp du maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l’Est.

L’ancien ministre sénégalais devra tenter à son tour de rapprocher les points de vue entre les frères-ennemis en Libye, un pays déchiré par des luttes de pouvoir depuis plus d’une décennie.

Vignikpo Akpéné