Les ports en Afrique subsaharienne nécessitent de renforcer leur attractivité

Afriquinfos
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développement du commerce mondial, malgré le potentiel économique de son secteur portuaire et maritime. Ce retard s’explique par une contribution qui s’est longtemps essentiellement limitée à l’exportation de matières premières (le pétrole, le cacao, le charbon, l’huile de palme et le bois de construction) et à l’importation de produits manufacturés. Cependant, grâce à la diversification et au renforcement de l’attractivité de ses infrastructures portuaires, l’Afrique subsaharienne commence à accélérer son intégration à la mondialisation, comme à Abidjan qui figure dans le top 5 des hubs maritimes les plus attractifs.

Ce sont les principaux enseignements révélés par la dernière étude « Strengthening Africa’s gateways to trade » du cabinet de conseil et d’audit PwC. Cette étude a pour objectif de mesurer les facteurs d’attractivité des ports africains et d’analyser comment ces ports pourraient contribuer aux objectifs de croissance de l’Afrique subsaharienne.

Les ports : clé de voûte du développement commercial de l’Afrique subsaharienne

Région émergente parcourue par des milliers de kilomètres de côtes, l’Afrique subsaharienne dispose, grâce à ses ports, d’une formidable ouverture sur les marchés extérieurs. La performance actuelle des ports n’est cependant pas à la hauteur des ambitions de croissance du continent, et des investissements massifs seraient nécessaires afin d’améliorer les infrastructures actuelles, peu compétitives et hétérogènes. Cette amélioration de la performance des ports viendrait stimuler la croissance économique, contribuer à la diversification des économies et réduire les surcoûts dont souffre actuellement la région.

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L’étude révèle qu’une amélioration de 25 % des performances portuaires de la région, permettrait d’augmenter le PIB des pays de la région de 2%. Ce qui atteste du lien étroit entre efficacité portuaire et compétitivité commerciale de la région.

La nécessité des investissements portuaires sur le long terme

Traditionnellement, les Etats africains se sont focalisés sur les revenus à court terme que peuvent générer les ports et ont sous-estimé leur rôle comme facilitateurs du commerce et vecteurs de croissance. Une prise de conscience tardive qui a entrainé un sous-investissement massif dans les infrastructures adjacentes (stockage, transbordement, route, rail) qui, aujourd’hui, nuit à l’attractivité des ports dans leur ensemble. Ainsi, 50% des répondants opérant en Afrique de l’Ouest estiment que les réseaux routiers ne sont pas dimensionnés pour écouler les volumes de marchandises débarquées.

La tendance au sous-investissement est aggravée par le fait que les autorités attendent généralement que les limites de capacité des ports soient atteintes pour investir, à l’inverse de pays comme la Chine par exemple qui considèrent les ports comme des drivers de croissance et anticipent les croissances de capacité.

Les ports africains sont, de plus, pénalisés par la nature intrinsèque de l’activité économique de l’Afrique sub-saharienne qui exporte essentiellement des matières brutes, transportées en vrac, et importe essentiellement des produits manufacturés transportés en container, créant un déséquilibre qui ne permet pas d’optimiser l’utilisation des navires.

Les coûts logistiques élevés, les problèmes des fiabilités et le manque d’économies d’échelle dans les ports africains ont un impact direct sur la croissance des échanges commerciaux en Afrique. PwC estime que 2,2 milliards de dollars pourraient être économisés chaque année en termes de coûts logistiques, si la capacité moyenne des principaux ports d’Afrique subsaharienne doublait et que l’efficacité évoluait en conséquence.

Innocente Nice