Les ambassadeurs des championnats africains brillent et méritent désormais meilleur sort !

Afriquinfos Editeur
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Il est temps d’accorder une plus grande confiance aux professionnels africains du ballon rond qui ont choisi de faire carrière sur leur continent, contrairement à l’idée répandue en Afrique selon laquelle il n’y a de bonheur dans le foot au haut niveau qu’en Occident ! Exit donc “l’ère” durant laquelle les Egyptiens étaient quasiment les seuls à se présenter à une phase finale de la Can avec une sélection bâtie à 99% de footballeurs qui font la pluie et le beau temps de clubs de leurs pays. In, dorénavant, la copie de ce qu’on peut appeler sans risque de se tromper« nouvelle mode».

La Zambie, la Libye, le Soudan, la Tunisie, le Gabon, le Maroc et le Botswana : ce sont autant de noms de pays présentsà la Can 2012 (sur les seize du départ) dont les effectifs ont été “truffés” de professionnels résidant en Afrique. Cette approche de la composition des équipes était une habitude pour des sélections qui disputent souvent la Can comme celles de la Zambie et du Soudan ou encore des pays maghrébins.

Par contre, ce fut une grande nouveauté pour des participants au tournoi panafricain 2012 comme le Gabon et le Botswana. Coorganisatrices de la biennale 2012 de la grand-messe du foot en Afrique, les Panthères gabonaises ont séduit beaucoup d’amateurs de la Can (jusqu’à leur élimination en quarts de finale), grâce à un savant dosage entre de rares pros vendant leurs talents en Europe et un large éventail de pensionnaires du championnat local. Cette expérience des Panthères retient tout particulièrement l’attention parce que le championnat gabonais n’est pas réputé avoir un excellent niveau sur le continent berceau de l’Humanité. « Qui peut le moins, peut le plus », enseigne l’adage. Si les compatriotes de Daniel Cousin ont été à même de produire un football attrayant avec une sélection à dominante locale, ils sont alors capables d’atteindre de cimes plus élevées de la hiérarchie du ballon rond en Afrique, lorsque leur pays sera doté d’un championnat professionnel.

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Une conjecture valable pour bon nombre de fédérations africaines affiliées à la Fifa mais qui peinent encore, hélas, à se conformer aux standards de professionnalisation de leurs championnats édictés par l’instance faîtière du foot mondial ! Pour atteindre cet objectif, les aides annuelles accordées par la Fifa à ses affiliés en Afrique doivent servir d’appoints à une organisation rigoureuse des championnats qui puisse aguicher de grands  annonceurs. Trop souvent, il ne manque que la volonté des dirigeants sportifs africains pour mettre en musique tous ces éléments précités, gages d’un nouvel essor du foot sur le continent noir.

A la faveur de la première Can de son histoire sportive, le Botswana a,de son côté,gardé le cap de composer avec des joueurs soufflant le chaud et le froid en Afrique australe. Les « Faucons » du désert du Soudan ont pour leur part presté uniquement avec des footballeurs jouant au Soudan. Pour autant, ni les Botswanais ni les Soudanais n’ont été couverts de ridicule durant la Can 2012. Seule l’expérience de leurs adversaires est venue à bout de leur grande envie d’écrire de pages glorieuses de l’histoire du sport de leur pays au Gabon et en Guinée-équatoriale. A l’étape des demi-finales demain, seule La Zambie et sa pléthore de joueurs sociétaires de clubs aux quatre coins de l’Afrique fera encore office “d’équipe locale”. Le Ghana, la Côte d’Ivoire et le Mali ne jurent pour l’instant que par leurs professionnels qui ont élu domicile au Nord. Nul doute qu’une victoire des « Chipolopolos zambiens » face aux « Black Stars » ghanéens ce 8 février jettera une nouvelle pierre dans le jardin de ceux qui ne croient pas en la capacité du football africain d’émerveiller le monde de l’intérieur.

 

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