La lenteur du dépouillement des résultats alourdit le climat politique en Guinée

Afriquinfos Editeur
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C'est ainsi que l'opposition, au terme d'une réunion de ses membres qui s'est tenue lundi, n'a pas hésité à accuser le gouvernement "d'immixtion" dans le processus électoral.

L'opposition menace de ne pas reconnaître les résultats en cas de "tripatouillage". Cellou Dalein Diallo, chef de cette opposition, et ses pairs ont mis l'occasion à profit pour hausser le ton, dénonçant "l'irrégularité" du processus, qu'ils recommandent de corriger.

Dans le camp de la mouvance présidentielle, le son de cloche est tout autre. Moustapha Naité, porte-parole du parti au pouvoir, a indiqué à la presse que le RPG-arc-en-ciel avait réussi une percée "significative" dans la majeure partie des circonscriptions électorales du pays.

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Le porte-parole de la mouvance s'est toutefois gardé de divulguer des chiffres, en soulignant que les prérogatives revenaient à la CENI de diffuser les résultats des élections.

Et d'ailleurs, la CENI a fait savoir le lendemain de ce scrutin, dans un communiqué, que "le dépouillement des votes se fera exclusivement par décompte manuel".

Une opération devant se faire en présence de l'ensemble des acteurs et parties prenantes au processus électoral, à savoir les partis politiques, les observateurs nationaux et internationaux et les membres de la Communauté internationale.

La CENI a tenu à rappeler dans la même lancée que "conformément aux dispositions légales de la République, qu'elle est le seul organe habilité à proclamer les résultats provisoires du scrutin", et que "tout résultat n'émanant pas de cette institution doit être considéré comme non officiel et donc nul et de nul effet".

Face à l'impatience qui commence à gagner les populations, El Hadj Ibrahima Keita, vice-président de l'institution, a déclaré lundi que la CENI doit "disposer de tous les procès-verbaux des commissions administratives de centralisation pour procéder au recensement général des votes".

Pour ce faire, "le délai légal de 72 heures pour la publication des résultats court à partir de ce moment".

Il faut préciser que la CENI, pour des soucis de transparence, a mis en place une commission de totalisation des résultats.

Pendant que tous les regards sont tournés vers cette institution, qui fait l'objet d'une attention particulière de la part des Guinéens, les esprits ont commencé à s'échauffer dans certaines circonscriptions électorales.

C'est le cas notamment à Kaloum, la commune qui abrite le quartier des affaires, où dès le lendemain du vote des militants du RPG-arc-en-ciel et de l'Union des forces républicaines (UFR), les deux challengers à l'uninominal dans cette circonscription, se sont livrés à des manifestations de joie. Chaque camp voulant célébrer une victoire non encore proclamée, rapportent des sources concordantes.

Dans le secteur de Wanindara, la même liesse a été observée dans la nuit du dimanche, lorsque des militants de l'opposition ont pris les rues pour clamer la victoire, une manifestation qui fut dispersée par des forces de sécurité.