Le Tchad reconnait la présence de mercenaires tchadiens en Centrafrique, mais pas au nom de N’djamena

Afriquinfos Editeur
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N’Djamena (© 2021 Afriquinfos)- Depuis le début des hostilités en marge des élections 2020 en République Centrafricaine, des informations alléguant la présence de combattants tchadiens aux cotés des rebelles étaient récurrentes. Si dans un premier temps, N’Djamena réfutait toute présence tchadienne aux portes de Bangui, elle a fini par reconnaître que des mercenaires tchadiens y étaient, mais pas sous ses ordres.   

Les relations entre N’Djamena et Bangui ne risquent pas de se réchauffer de si tôt. La raison, les nouvelles passes d’armes entre les autorités de deux pays à cause de la présence ou non de combattants tchadiens aux côtés des rebelles centrafricains qui menacent de prendre la capitale. Jeudi dernier, par la voix de son Ministère de la Communication, le Tchad a balayé du revers de la main ces accusations : «les autorités centrafricaines ont diffusé à la télévision et sur leurs sites web officiels des informations alléguant la présence des combattants tchadiens parmi les assaillants, laissant penser à l’implication de fait du Tchad dans les troubles sécuritaires en Centrafrique», a mis en exergue le ministre tchadien de la Communication, Chérif Mahamat Zène, dans un communiqué.

Ce sont «de fausses accusations», soutient N’Djamena qui ajoute qu’à «chaque fois qu’il y a des troubles sécuritaires en République centrafricaine, les acteurs centrafricains ont tendance à accuser le Tchad. C’est systématique… Le Tchad réaffirme que, depuis le retrait de son contingent en 2014 de la Misca, Mission internationale de soutien à la Centrafrique, le Tchad n’a jamais interféré, ni de près, ni de loin, dans la crise centrafricaine».

Divisés par les armes

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Ce n’est en effet pas la première fois que le Tchad est pointé du doigt lors de troubles en Centrafrique. Lors de la crise sociopolitique entre 2013 et 2014, de nombreux Tchadiens vivant en Centrafrique avaient été pris à partie par des Centrafricains qui accusaient les autorités  tchadiennes de soutenir des groupes rebelles opposés au régime de Bozizé et de Michel Djotodia.

N’Djamena a ce jeudi, reconnu néanmoins que «des ressortissants d’origine tchadienne ont été recrutés à Bangui pour combattre comme mercenaires au sein des milices» qui veulent renverser le régime de Touadéra. Le gouvernement tchadien a condamné l’enrôlement des ressortissants tchadiens par les toutes les parties au conflit, pour les armer et les utiliser comme combattants» en Centrafrique, a recadré un communiqué officiel.

Dans son intervention, Chérif Mahamat Zène a en outre mis en garde les Tchadiens vivant en RCA «contre toutes activités illicites ou comportement répréhensible, susceptibles de mettre en danger leur vie et leurs biens, ainsi que les relations entre les deux pays». Avant d’appeler la communauté internationale à «rétablir le dialogue entre les parties prenantes en Centrafrique en vue d’une sortie de crise pacifique et durable».

Boniface T.