La BAD lance un débat sur la situation économique en Tunisie

Afriquinfos Editeur
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Placé sous le signe "La Tunisie un an après la révolution : Bilan et perspectives d'avenir", le débat a regroupé des économistes, experts tunisiens dont le directeur de la Bourse de Tunis et en présence du secrétaire d'Etat tunisien aux Finances Slim Besbes.

"Le bilan de l'année 2011 a été marqué par deux processus: un processus politique mené jusqu'au bout avec des élections réussie de la Constituante et un autre socio-économique soldé par des indices négatifs, une croissance en recul et un taux de chômage accentué", a souligné M. Besbes.

Héritant cette situation, a-t-il ajouté, "le gouvernement actuel a mis à sa charge une mission double" qui consiste à la fois à parachever la transition (élections, institutions d'Etat légitimes) et à "déposer un programme économique et social accompagné d'un projet de loi de finances complémentaire".

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Evoquant le système financier tunisien, le directeur de la Bourse de Tunis Fadhel Abdelkéfi a précisé que "le modèle tunisien a montré ses limites se basant à raison de 70% de l'endettement et de 30% de fonds propres". La situation actuelle, a-t-il insisté, invite le gouvernement à opter pour des "actions plus pragmatiques et précises".

D'un autre côté, les experts et économistes tunisiens reprochent au gouvernement de "perdre beaucoup de temps dans la prise de décisions en matière d'investissement et de lancement de projets structurants", a révélé Habib Karaouli, représentant le secteur bancaire en Tunisie.

Face à ces multiples défis, le gouvernement tunisien a orienté son plan d'action 2012 sur certains axes d'urgence adaptés aux attentes sociales des Tunisiens dont la lutte contre le chômage, la pauvreté, l'exclusion et la disparité régionale, d'après le secrétaire d'Etat aux Finances.

Ces axes d'urgence, a expliqué le responsable tunisien, "seront renforcés par des mesures budgétaires et fiscales en plus de la promotion de l'investissement et la mobilisation des ressources via les secteurs privé et social".

Malgré la courte durée depuis son accession au pouvoir, le gouvernement tunisien actuel se veut, selon M. Besbes, "responsable et conscient des multiples chantiers ouverts à court et à long termes" à commencer par la promotion du climat d'investissement, la réforme sociale et essentiellement la garantie de la prospérité et de la croissance économique tout en mettant les attentes du peuple à la tête des préoccupations.