Si l’Allemagne était en Afrique, elle gagnerait un autre Mondial 2014

Afriquinfos Editeur
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Rigueur dans la continuité: c'est l'enseignement cardinal que l'Afrique devrait tirer du beau parcours des coéquipiers de L. Podolski durant le Mondial 2014. Même si, pour la première fois dans l'histoire d'un Mondial, le continent noir a présenté deux ambassadeurs en 8èmes de finale (Nigeria & Algérie), tout ou presque est à refaire dans l'administration du football africain. Cette réforme fondamentale est la voie numéro un pour éviter de nouvelles prestations consternantes d'équipes africaines pendant le Mondial russe… Tous les ans quatre ans, on crie haro d'avance sur ces retards criards de l'Afrique, mais elles ont toujours la peau dure.

Tous les ingrédients sont pourtant réunis pour hâter cette indispensable résurrection sportive de l'Afrique. Surtout la disponibilité des ressources humaines compétentes et des talents. Virtuoses le plus clair du temps. Il ne manque essentiellement que la mise en musique de ces éléments cardinaux pour semer les graines de cette réforme. Un acte anodin mais rempli de significations.

 

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Tourner véritablement et durablement dos aux "africaneries"

Bâtis ostensiblement sur un travail dans la durée, les succès de ces dernières années de la Mannschaft sont aussi la résultante d'une foi solide dans le patriotisme allemand. Une attitude à la lisière du chauvinisme. C'est ainsi, au nom de "cette règle non écrite" que Joachim Löw a pris sur lui de sélectionner Miroslav Klose (désormais meilleur buteur de l'histoire de la Coupe du monde avec 16 buts), 36 ans, qui pouvait être laissé sur le carreau, au regard de son âge et de son rendement la saison d'avant-Mondial. Löw avait assurément, dans un coin de la tête, l'objectif d'aider Klose à établir un nouveau record de buts inscrits en phase finale de Mondial.

Une habile manière pour les Allemands de trouver un successeur à Gerd Müller (longtemps meilleur buteur en Coupe du monde, avant d'être détrôné par Ronaldo). Löw serait un sélectionneur africain qu'il envierait Klose, en invoquant des arguments sportifs pour ne pas le sélectionner. Klose lui-même serait Africain qu'il jouerait à la star mémorable incontestée, incontestable en sélection! Trop souvent, sous les tropiques, ce type de joueur légendaire n'hésite pas à semer ou entretenir les germes de la division dans les rangs de ses jeunes coéquipiers. Camerounais et Ivoiriens sont bien placés pour brandir des exemples patents, peu glorieux sur le sujet. Aucun grommellement, aucun signe de frustration, d'indiscipline n'ont été mis à l'actif des joueurs allemands en pleine compétition, alors même qu'ils avaient les roues libres pour "s'adonner" à des écarts de conduite.

Sans oublier les habituels excès de la chair auxquels se livrent des compétiteurs sous d'autres cieux, en pleine phase finale d'importantes compétitions. Une somme de bons comportements qui s'oppose aux guerres de clans entre joueurs et sélectionneurs légion sur ce sujet en Afrique. Des impérities répétitives qui sapent les rendements africains avant, pendant et après de grandes compétitions.

L'autre importante leçon à tirer du parcours des Allemands en Coupe du monde, c'est la confiance qu'accordent les dirigeants de ce football à des joueurs locaux. Un choix qui permet de bâtir une sélection locale dans la durée, avec l'harmonie idoine. L'Allemagne qui compte sur ses propres fils et filles à imiter, c'est aussi une sélection qui ne recrute ses coaches que parmi des citoyens allemands. Les vertus du choix d'un sélectionneur local sont connues de tous dans l'univers du foot international.

Le tout soutenu par une administration rigoureuse, professionnelle et exigeante depuis des décennies, et qui n'hésite pas à mettre les moyens financiers à la hauteur des ambitions de ses joueurs. Une Mannschaft à ressembler sur le continent africain, c'est également et surtout une équipe qui s'est programmée à s'adonner à des activités caritatives tout au long de son séjour au Brésil, alors même qu'elle est truffée de joueurs qui gagnent des salaires mirobolants en clubs. Que la sagesse africaine trop souvent oblitérée par les habitudes héritées de la colonisation inspire hic et nunc les Africains pour que Russie 2014 soit le temple d'une "Révolution footballistique, noire atypique".

Par E. G.

 

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