Cette réunion est commandée par la présence au Cameroun et au Tchad de braconniers en provenance du Soudan qui, d’après des informations du programme ECOFAUNE de l’Union européenne et du ministère centrafricain des Forêts, visent les parcs de Bouba Ndjida au Cameroun et de Sene Oura au Tchad.
Organisée par la CEEAC, la Commission des forêts d’Afrique centrale (COMIFAC) et le Réseau des aires protégées d’Afrique centrale (RAPAC), elle devrait aboutir à l’adoption d’un Plan d’ extrême urgence sur la lutte anti braconnage (PEXULAB) qui devrait être mis en oeuvre dans de brefs délais dans la région septentrionale des trois pays de l’Afrique centrale sus cités.
Cette réunion d’urgence intéresse avant tout les ministres en charge des questions de Défense et de Sécurité, des Affaires étrangères, de l’Intégration régionale et de la Protection de la faune du Cameroun, de la RCA et du Tchad.
Les ministres de la Protection de la faune des sept autres Etats membres de la CEEAC (Angola, Burundi, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, République démocratique du Congo (RDC) et Sao Tomé& Principe) y prennent aussi part, aux côtés des ambassadeurs (Etats- Unis, Chine, Japon, etc.), les organisations du système des Nations unies basées à Yaoundé, les ONG, les médias, etc.
L’élaboration du PEXULAB s’impose dans la mesure où, d’après la CEEAC, « les braconniers (..) de plus en plus organisés et équipés en armes de guerre, sont de véritables bandes armées qui sévissent dans la sous-région à la recherche de l’ivoire dont la flambée des prix sur le marché international asiatique et du Moyen- Orient justifie cette criminalité biologique et écologique ».
Le PEXULAB vient à la suite d’autres initiatives, le Plan d’action d’urgence de lutte anti-braconnage (PAULAB) dans les mêmes régions, la Stratégie de lutte anti-braconnage en Afrique centrale pour le fonctionnement efficace et durable du Système de lutte anti-braconnage en Afrique centrale (SYLABAC), auxquelles s’ajoutent d’autres d’envergure nationale qui peinent à produire les résultats escomptés.
Toutes ces actions mises en route par la CEEAC à travers le Programme écosystèmes fragilisés d’Afrique centrale (ECOFAC V) avec l’appui financier de l’Union européenne visent à faire face au braconnage qui menace « non seulement la biodiversité, mais aussi la paix, la sécurité, l’intégrité des Etats, l’économie et le bien-être des populations », précise une note d’information de la CEEAC.
En effet, l’Afrique centrale regorge une biodiversité riche et variée, dont la sauvegarde a donné lieu à la création de plusieurs aires protégées, notamment la réserve de biosphère de Dja, les parcs nationaux de Campo Ma’an et de Bouba Ndjida au Cameroun, la réserve de Tayna en RDC, le parc national de Sena Oura au Tchad, le parc national de la Mbaéré-Bodingué en RCA.