L’abondance des pluies est synonyme d’inondation avec son corollaire d’ennuis pour les habitants de Conakry

Afriquinfos Editeur
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Souleymane Bah, c'est le nom de la victime, a voulu profiter des eaux de pluie qui inondait les caniveaux pour se baigner en compagnie de ses camarades, lorsqu'il s'est noyé. Cela s'est passé le samedi, le lendemain des grandes averses enregistrées sur la ville de Conakry.

Chaque année, la saison des pluies est perçue à Conakry comme un véritable cauchemar pour les citoyens. Le vendredi 28 juin dernier, une forte pluie s'est abattue sur Conakry.

Cela rappelle la récente noyade d'une écolière qui avait quitté la maison en mai dernier, pour tenter de rallier son établissement, afin de pouvoir prendre part aux épreuves d'évaluation. C'était une matinée de fortes pluies.

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Et cette fois dans la commune de Matam, elle sera emportée par les eaux des égouts, dont la plupart sont à ciel ouverts.

A Conakry, les pluies plongent aussi la capitale dans l'insalubrité, avec des ordures qui sont déversées sur la chaussée ou dans les caniveaux, par certains habitants, qui ne ratent jamais cette "aubaine", pour se débarrasser de leurs déchets. Ce comportement qui friserait l'incivisme aux yeux de maints observateurs, conduits au boucage de ces caniveaux, avec des eaux de pluie qui se retrouvent sur les chaussées. Empêchant les véhicules de circuler comme il le faut.

Les routes deviennent quasiment impraticables après les averses, mais aussi les marchés de la ville, où l'on est frappé par ces tas d'immondices jonchant le sol. D'où se dégage une odeur pestilentielle.

Comme le témoigne Hadja Salimata Diallo, opératrice économique. "La saison des pluies est synonyme pour nous de calvaire. Car avec les pluies, la gestion des ordures déjà mal opérée en saison sèche, devient plus complexe, et la saleté se repend partout", regrette notre interlocutrice.

Il faut aussi relever les risques de maladies, notamment diarrhéiques, dont la plus dangereuse est le choléra.

Face à cette éventuelle menace, les autorités compétentes redoublent de vigilance, appelant les populations à observer les mesures d'hygiène, dont le lavage des mains avant et après les repas, ainsi qu'après l'usage des toilettes.

Malgré cette campagne de sensibilisation qui se fait à travers les médias de façon entrecoupée, Lancé Camara, vendeur de friperie au grand marché de Madina, ne semble pas rassuré lui. "Je crains que ces pluies qui commencent à s'abattre sur la capitale avec une forte intensité ne soient source de maladie. Quant on sait que la gestion des ordures n'est pas le fort des autorités de la ville".

Il y a cependant à espérer que le gouvernement ne lésinera pas sur les moyens pour débarrasser Conakry de ces tas d'immondices. Par le déploiement des bennes à ordures dans les quartiers.

En attendant que le projet de transformation des ordures qui vient d'être concocté avec une société étrangère n'entre dans sa phase active.

Ce projet qui sera bâti sur 60 hectares dans la zone de Kagbélen, permettra de transformer les ordures en courant électrique, pour un coût de "200 millions de dollars us", selon des sources gouvernementales.