Kyé-Ossi, base arrière de US Bitam, vainqueur du premier championnat professionnel du Gabon

Afriquinfos Editeur
6 Min de Lecture

Arrivé en tête du classement de première division de la toute première édition du championnat de football professionnel qui vient à peine de s'achever avec quatorze affiliés, US Bitam, aujourd'hui propriété de l'ancien ministre gabonais des Sports et ancien international René Ndemezo Obiang, a pris par exemple ses quartiers à Kyé-Ossi avant le match de 8e de finale de la Coupe de football du Gabon-2013 remporté le 10 juillet par 1-0 face à Fc Sapin.

Pour Justin Obiang Ona, le secrétaire administratif du club, « US Bitam à Kyé-Ossi, c'est juste un casernement, comme d'habitude. Nous sommes une équipe qui est située juste à la frontière entre le Gabon et le Cameroun. Nous sommes à 17 km de Kyé-Ossi. Pour un peu plus de sérénité pour les joueurs et pour le staff, nous préférons nous éloigner de notre ville pour venir à Kyé-Ossi. C'est chez nous. »

Créée en 1942, cette formation a été acquise par son mécène Ndemezo Obiang en 1997, également année de son accession en division d'élite. Dans son palmarès, elle affiche trois titres de vainqueur de la Coupe de football du Gabon. Pour l'édition 2013 de cette compétition, elle affronte en demi-finale mercredi Nguin'Assoukou, club de Franceville relégué en deuxième division après une saison de mauvaises performances en championnat cette année.

- Advertisement -

Pour ce déplacement, US Bitam aura affaire à un public qui est loin de lui manifester sa sympathie. « A Franceville, tout le monde nous crie dessus. On dit que nous sommes des Camerounais », confie en effet Obiang Ona. Mais il sait qu'il peut compter sur le soutien inconditionnel de ses fans qui ne se privent pas de l'accompagner pour les rencontres jouées ailleurs qu'au stade Gaston Péril de Bitam, son anthre.

« Nous avons le meilleur public du Gabon. Ils sont partout où l'USB joue », se réjouit alors le secrétaire administratif qui révèle en outre qu'en plus des « casernements » à Kyé-Ossi, « toutes nos mises au vert d'avant-saison, nous les passons soit à Yaoundé, soit au Mont Cameroun ». Mais, « Kyé-Ossi a seulement l'inconvénient pour les longs séjours qu'il n'y a pas un terrain où on peut s'entraîner. Donc, quand on vient à Kyé-Ossi, on ne peut séjourner que le temps d'une nuit ».

Avantage plutôt à Ebibeyin, ville de Guinée équatoriale faisant face à Kyé-Ossi avec des infrastructures plus impressionnantes et où la formation gabonaise se retire parfois pour des séjours allant jusqu'à une semaine.

Au même titre que les treize autres clubs de première division, US Bitam a reçu une subvention d'environ 750 millions de francs CFA (1,2 million de dollars) par l'Etat gabonais en 2012 en vue du passage au football professionnel.

« On vient de faire une bonne saison. On a terminé premier de notre championnat. C'est le premier championnat professionnel du pays. C'est déjà une grosse satisfaction pour nous », se félicite Brice Ondo, adjoint de l'ex-lion indomptable camerounais Thomas Libih (qui a succédé à Emmanuel Kundé, autre ex-Lion indomptable) à la tête de l'encadrement technique du club.

Champion avec 10 points d'écart avec son suivant immédiat, US Bitam a cependant manqué sa qualification pour les quarts de finale de la Coupe d'Afrique des vainqueurs suite à son élimination par Sétif d'Algérie. Ses effectifs dévoilent cinq joueurs d'origine camerounaise au niveau de l'équipe première et un kinésithérapeute, Marcel Mbarga.

C'est le club formateur de Biyogo Poko, vainqueur la coupe de France avec Bordeaux cette année. « On a deux joueurs à Auxerre, qui sont Ebanega puis Ndong Junior Galeu. On a Ze Ondo Benjamin qu'on vient de vendre à Sétif », rappelle par ailleurs Brice Ondo.

Mais si Justin Obiang Ona se réjouit des mises au vert au Cameroun, il se montre réservé sur la perspective de l'ouverture des frontières prévue le 1er janvier 2014 au sein de la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale (CEMAC, organisations régionale composée du Cameroun, du Congo, du Gabon, de la Géuinée équatoriale, de la République centrale et du Tchad).

Certes, affirme-t-il, « c'est une bonne chose que les citoyens de l'Afrique centrale puissent circuler, même si libre circulation ne veut pas dire forcément que les populations doivent se fixer dans les localités. Le Gabon présente a un petit souci avec la libre circulation avec le Cameroun. Si vous regardez à Bitam qui est ma ville, nous avons un fort quota d'étrangers qui ne sont même répertoriés par leurs consulats ».

D'après lui, le problème réside précisément dans le fait que « le Cameroun a des conventions avec certains pays ouest-africains. Ce qui fait que dès que les citoyens de ces pays arrivent au Cameroun, ils cherchent à traverser. Ce n'est pas qu'on les rejette, mais s'ils pouvaient être dans la légalité, ça peut être une bonne chose. Mais le flux d'immigration chez nous actuellement est déjà un danger ».