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Au-delà d'une mobilisation des électeurs pour le vote massif en faveurs de l'opposition, les leaders politiques véhiculent partout à l'occasion de l'ouverture de la campagne des messages d'information et de dénonciation sur les plans stratégiques du pouvoir pour assurer la victoire de la mouvance présidentielle dans les prochaines élections.
A l'occasion du lancement de la campagne électorale, le président de l'Union des Forces républicaines (UFR) Sidya Touré, arrivé en troisième position lors des élections présidentielles de 2010 avec 13,62% des soufrages exprimés a accusé mercredi le pouvoir actuel de "manque de volonté" pour l'organisation des véritables élections législatives et ce, en complicité avec la CENI.
Pour lui, les accords politiques obtenus lors du récent dialogue inter-guinéen n'ont pas été respectés par la CENI et par le pouvoir, car la question fondamentale de "déboulonnage du fichier électoral" n'a pas encore été résolue et le "découpage électoral" effectué par l'organe électoral à contribuer à faire éloigner les électeurs de leurs bureaux de vote.
Par ailleurs, dans son discours de campagne, M. Touré a précisé que les traumatismes endurés par les populations ne sont assurément pas encore entièrement cicatrisés et que le souhait de chacun est que la Guinée s'éloigne définitivement de telles pratiques qui nourrissent les rancœurs et entretiennent la division.
C'est pourquoi, le président de l'UFR a clairement souligné que les leaders de l'opposition comptent se retrouver dans les prochains jours afin d'examiner en profondeur les questions essentielles relatives au processus électoral et éviter toute suspicion au lendemain du scrutin électoral.
"Ceux qui pensent que tout est fini et qu'on peut aller maintenant aux élections non crédibles et non transparentes se trompent car nous sommes et nous resterons vigilants sur toutes les étapes du processus," a lancé Sidya Touré avant d'ajouter que "la classe politique de l'opposition se réserve le droit de réagir en organisant des meetings de protestation et des marches pacifiques contre toute tentative de fraude".
Pendant ce temps, le chef de file de l'opposition guinéenne Cellou Dalein Diallo qui est président du parti l'Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) et rival d'Alpha Condé lors du 2e tour de la présidentielle en 2010, a amorcé sa campagne électorale par une tournée dans les différentes préfectures de son fiel depuis le dimanche denier.
Dans la préfecture de Mamou située à environ 300 km à l'est de Conakry, le président de l'UFDG et sa délégation n'ont pas manqué d'inviter les militants et sympathisants à êtres de plus attentifs et plus vigilents pour répertorier et dénoncer tous actes visant à affaiblir les sections du parti à la base.
Il a profité de cette opportunité pour informer les populations des mécanismes développés par le pouvoir pour faire gagner le maximum de places aux députés issus du rang du RPG Arc-en-ciel (parti au pouvoir) et ses alliées dans le futur Parlement guinéen.
Pour sa part, le président du Parti de l'espoir pour le développement national (PEDN) Lansana Kouyaté, l'autre poids lourd de l'opposition guinéenne a ouvert la campagne électorale dans la commune urbaine de Matoto sur fond de dénonçant tout azimut de la gestion "calamiteuse" des ressources publiques et du pouvoir par l'actuel président guinéen Alpha Condé et son gouvernement, arrivé au commande il y a plus de deux ans.
Entant qu'ancien allié du parti au pouvoir, le président du PEDN n'a pas manqué de critiques acerbes contre l'actuel locateur du palais présidentiel Séhkoutouréyah.
Dans les messages de campagne, des différents leaders politiques, au sein des médias publics comme dans les meetings de sensibilisation, l'accent est toujours porté sur "la mauvaise gestion économique, le manque de volonté du pouvoir à organiser des élections crédibles et transparentes malgré l'accompagnement de la communauté internationale et d'autres partenaires étrangers.
Eu égard à ces manquements graves à la consolidation de la paix, à la construction d'un Etat démocratique et épanouis, les leaders politiques de l'opposition mettent à profit la campagne électorale pour informer la population et au besoin pour les avertir, afin les motiver pour décréter "un vote sanction" contre le parti au pouvoir et l'empêcher d'obtenir une majorité significative à l'assemblée nationale.
Toutefois les partis alliés de la mouvance présidentielle se livrent aussi à une "contre attaque" pour défier les griefs formulés par l'opposition contre tous les acquis du pouvoir.
C'est dans la région forestière à plus de 600 km au sud de la capitale guinéenne qu'une grande mobilisation populaire a été organisée par les partisans du pouvoir pour lancer le début de la campagne pour les élections législatives.
C'est autant dire qu'une bataille sans merci est désormais engagée entre les formations politiques de la mouvance présidentielle et celles de l'opposition, afin de solliciter le vote positif des citoyens guinéens, détenteurs de toutes les prérogatives permettant d'élire un député dans le futur parlement guinéen.