Guinée : Les opérations de contrôle des taxes uniques sur les véhicules provoquent une paralysie dans la circulation à Conakry

Afriquinfos Editeur
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Ce vendredi, les taxis et les bus étaient rares en pareilles circonstances, emprunter un véhicule devient difficile.

"Il faut sortir les muscles pour pouvoir trouver une place dans le taxi ou dans le bus", se plaint Saliou Diallo, sexagénaire. Ce commerçant de volailles dans un marché de Conakry vit au quartier Hamdallaye, dans la banlieue. Et parcourt tous les jours deux tronçons pour atteindre son lieu de travail, qui se trouve en plein coeur de la ville, dans la commune de Kaloum.

Tout comme Saliou Diallo, ce sont des centaines de travailleurs des secteurs public et privé, ainsi que ceux du secteur tertiaire qui se dirigent vers cette commune chaque matin.

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Et le soir, ils empruntent le chemin retour dans la même galère, faute de moyens de transport adéquats et en nombre suffisant.

Hier jeudi, tout comme ce vendredi, le nombre de piétons a augmenté plus que d'habitude le long des artères. Fatigués d'attendre des véhicules qui ne viennent pas, les gens marchent pour ne pas perdre leur journée.

Haby Boiro, teinturière, rencontrée au détour d'une rue de Taouyah, a un baluchon sur la tête. Elle se rend à son lieu de travail située à Gbessia.

"Je vais me débrouiller à pied pour aller travailler. Je suis une mère de famille de 4 enfants. Et mon mari est à la retraite. Sans ressource", a-t-elle confié à Xinhua, l'air pressé.

La police est aux aguets, pour faire appliquer la mesure portant sur les pénalités appliquées aux automobilistes qui ne sont pas en règle.

Alhassane Barry est chauffeur de taxi et s'est acquitté lui de la vignette. "Pour échapper aux tracasseries policières, je pense que l'on doit s'acquitter de la taxe unique sur les véhicules, qui m'a coûté 300 mille francs guinéens soit près de 50 dollars", explique notre interlocuteur.

La pénalité pour les taxis contrevenant à la mesure est de 75 mille francs guinéens soit près de 11 dollars. Montant qui s'ajoute aux 50 dollars, faisant en tout 61 dollars, pour tout taxi-man appréhendé sans Taxe unique sur la vignette (TUV).

La taxe pour les minibus de transport en commun est estimée elle à 400 mille francs guinéens soit 65 dollars. Avec la pénalité, le propriétaire du véhicule se retrouve avec près de 80 dollars, selon des sources policières.

Ce contrôle des taxes serait destiné à renflouer les caisses de l'Etat, confronté à des défis de développement. En attendant que les partenaires au développement daignent délier les cordons de la bourse, après la tenue des élections législatives.