La tension était palpable à Conakry hier. Déjà le matin, les manifestants ont érigé des barricades sur certaines artères. Du côté du gouvernement, les forces de l’ordre casqués, munis de matraques et postées à divers points stratégiques ont empêché la marche. Elle devrait s’ébranler à travers la capitale après le rassemblement aux divers points de ralliement indiqués. Mais, les forces de l’ordre ont utilisé la méthode très musclée pour casser la manifestation faisant ainsi des dizaines de blessés. Des blessées par balle, des blessés, des arrestations ont été enregistrés. Même, le siège de l’Union des forces républicaines (Ufr) de l’ancien premier ministre Sydia Touré a été investi par les forces de l’ordre qui ont arrêté deux (02) responsables du parti.
Mais ces arrestations sont loin de calmer les tensions et de dissuader les manifestants. « Nous sommes satisfaits de ce qui s’est passé ce jour et nous demandons à nos militants de garder le cap en restant mobilisés pour mettre fin à cette dictature naissante du régime d’Alpha Condé en Guinée », a déclaré Cellou Dalein Diallo, le candidat malheureux à la dernière élection présidentielle (2010) et président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (Ufdg) le principal parti de l’opposition. « On continuera demain nos marches jusqu’à ce qu’on soit entendu par le pouvoir », a-t-il fait savoir.
Du côté du gouvernement, on voit derrière ces manifestations, des manœuvres politiques de l’opposition. Pour le porte-parole Albert Damantang Camara, la manifestation est « une velléité de l’opposition de saper les institutions de la République et créer un désordre qui ne dit pas son nom ».
Anani GALLEY