Conakry (© 2023 Afriquinfos)- Le social, l’économie et le politique constituent les priorités de la transition guinéenne. Le colonel Mamadi Doumbouya l’a réaffirmé ce 2 octobre 2023, à l’occasion des 65 ans d’accession à la souveraineté nationale de la république de la Guinée axée autour du thème « S’inspirer du passé pour construire l’avenir ensemble ».
« L’état de fragilité sociétale de notre chère patrie est tel que nous avions trouvé une société complètement gangrénée par le communautarisme et le tribalisme, une cohésion nationale inexistante. », a souligné le colonel Mamadi Doumbouya, président de la transition guinéenne, dans son discours à la nation, prononcé en marge de la fête de l’indépendance du pays.
« Le thème central du 65e anniversaire de notre accession à l’indépendance n’est pas fortuit : s’inspirer du passé pour construire le futur ensemble, a-t-il expliqué lors d’une allocution. Ceci dans le but d’atteindre, dans un ordre très précis, les trois priorités de la transition qui portent sur le social, l’économie et le politique. »
Le président de transition a ajouté : ‘’L’état de fragilité sociétale de notre chère patrie est tel que nous avions trouvé une société complètement gangrénée par le communautarisme et le tribalisme, une cohésion nationale inexistante. La fierté d’être guinéen était, dès lors, profondément ébranlée. Le premier devoir que nous avions alors était de panser ces plaies et permettre aux Guinéens de se retrouver enfin pour construire un avenir radieux pour nous et pour les futures générations.’’
‘’Un discours qui fait fi de la transition’’
Mais selon un édito du site d’information Guinéenews.fr, ‘’la saveur et la teneur de cette adresse à la Nation que vient de faire le chef de l’État, le colonel Mamadi Doumbouya, sont quasiment les mêmes que celles du speech onusien servi lors de la 78ème assemblée générale des Nations Unies, à laquelle le président avait pris part en septembre dernier à New York’’.
Cette sortie qui avait été perçue par maints observateurs, comme un point de bascule dans la conduite de la transition. A la grande déception d’une frange de l’opinion, qui s’est sentie doublée à droite par le « chevalier blanc », précise la même source.
D’autant que plus d’un s’attendait à ce que la junte mette le pied au plancher, pour en finir avec la transition dans le délai imparti à cet effet. A savoir le chronogramme de deux ans, fixé d’un commun accord avec la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), révèle entre autre le média.
Cette abjuration du colonel se ressent dans son allocution dans laquelle, il ‘’se garde de prononcer le mot transition’’.
‘’Comme quoi, la priorité ne serait plus dorénavant la tenue des élections, devant sonner le glas de la transition. Mais plutôt le bien-être des populations, à travers la construction d’infrastructures. Des chantiers qui pourraient avoir ainsi un effet régulateur sur l’économie du pays. Ensuite suivra le volet politique’’, écrit Guinéenews.fr.
Il y a 65 ans jour pour jour, la Guinée accédait à la souveraineté nationale. Sékou Touré et ses compagnons avaient alors voté «non» au référendum constitutionnel français du 28 septembre 1958, préférant «la liberté dans la pauvreté à la richesse dans l’esclavage».
La Guinée devenait ainsi le premier pays francophone au sud du Sahara à accéder à son indépendance, motivant beaucoup d’autres pays à faire comme elle deux ans après, en 1960. Le colonel Mamadi Doumbouya, dirige quant à lui, le pays depuis le coup d’État de septembre 2021.
V. A.
