Selon le président de cette ONG, Morlaye Camara lui-même albinos, l'albinisme ne doit pas être un handicape ou une raison de plus pour considérer les albinos comme des êtres extraterrestres, pourvus des pouvoirs maléfiques et néfastes pour la société.
Et c'est pour s'impliquer davantage dans la mobilisation des acteurs sociaux pour la cause des albinos que la FONDASIA a lancé une vaste campagne d'identification de tous les albinos de la capitale guinéenne Conakry, où 300 albinos ont été enregistrés, avec une majorité écrasante d'enfants albinos mendiants en âge d'aller à l'école, a expliqué le président de l'ONG.
Créée en 1992, la fondation se fixe comme objectif la défense des intérêts des personnes albinos et surtout la sensibilisation des populations pour la prise en compte des préoccupations des albinos en termes de protection, de scolarisation et d'insertion sociale pour le changement de comportements des uns et des autres.
"Nous estimons que la société ne doit pas continuer à isoler les albinos, car ils ont droit à la vie et à la protection commet toutes les personnes vulnérables, dont la protection revient à l'Etat guinéen", a plaidé M. Camara, qui note par endroits une manque de volonté des la part des acteurs à tous les niveaux pour faire de la protection et de l'insertion sociale des albinos, une réalité tangible en Guinée à l'image d'autres pays de la sous région ouest africaine.
L'association des albinos a récemment déposé un projet de loi sur la défense des droits des albinos guinéens au conseil national de transition (CNT, organe législatif de la transition) et au niveau du gouvernement qui, pour l'instant est resté sans suite.
"Il faut que l'Etat guinéen commence maintenant à nous protéger légalement pour faciliter notre survie et notre épanouissement social" a lancé le président de la FONDASIA, affirmant de facto que "la place des enfants albinos est à l'école et non dans la rue pour quémander de quoi vivre du jour au lendemain".
