Guinée : les avocats annulent leur marche de protestation contre la séquestration de deux de leurs confrères

Afriquinfos Editeur
2 Min de Lecture

CONAKRY (Xinhua) – La marche des membres du Barreau guinéen annoncée pour ce mardi, pour protester contre la "privation de libertés'' dont ont été "victimes'' deux de leurs confrères, a été reportée pour le lundi prochain, a appris Xinhua auprès de l'Ordre des avocats.
Ce report serait motivé par des raisons de "procédure administrative'', selon nos sources.

Les avocats n'auraient pas en effet obtenu "d'autorisation'' de leur manifestation pour ce mardi.

Une marche qui devait les conduire au ministère guinéen de l'Administration du territoire et de la décentralisation, où ils devaient déposer un mémorandum, à en croire un avocat qui a requis l'anonymat.

- Advertisement -

Malgré l'annulation de cette marche, le Barreau ne renonce pas pour autant à poursuivre le gouverneur de Conakry le commandant Sékou Resco Camara, à qui les avocats comptent déposer une citation à comparaître dans les 48 heures.

Ils exigent que le gouverneur soit traduit devant le tribunal correctionnel pour "abus d'autorité''.

Les hommes en robes noires reprochent à Sékou Resco d'avoir séquestré dans les locaux de la Brigade Spéciale d'Intervention de la Police (BSIP), Maître Foromo Frédéric LOUA, avocat à la Cour et président de l'ONG de défense des droits humains "Les Mêmes Droits pour Tous" et certains membres de ladite ONG.

Un acte survenu le 3 novembre dernier, alors que le président de cette ONG avait obtenu du Parquet Général près la Cour d'Appel de Conakry "la liberté provisoire avec élection de domicile'' au siège de leur ONG, de deux détenus ayant "croupi à la Maison centrale de Conakry, sans jugement, pendant 10 ans pour le premier et 6 ans pour le second'', dénonce "Les Mêmes Droits pour Tous" dans un communiqué.

Les avocats profitent de cette situation pour rappeler l'arrestation sur ordre du gouverneur selon eux d'un autre de leur confrère Maître Amadou Diallo, il y a quelques mois.

Celui-ci avait passé également un ''mauvais quart'' d'heure suite à cette interpellation.