Le gouvernement guinéen multiplie les appels à la vigilance contre des esprits séditieux

Afriquinfos Editeur
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Samedi, le ministre guinéen de l'Administration du territoire et de la Décentralisation, Alhassane Condé a conféré avec les élus locaux de Kindia, préfecture située à 150 km de Conakry.

Cette réunion, qui entre dans le cadre d'une tournée de sensibilisation sur la neutralité et l'impartialité à adopter lors des élections législatives à venir, a été une occasion pour le ministre d'appeler les préfets, sous-préfets et autres chefs de quartiers à faire preuve de vigilance, afin de prévenir d'éventuelles convulsions sociales par ces temps qui courent, a-t- on appris de sources concordantes.

Le Dr Alhassane Condé a cité en exemple les violences interethniques qui ont endeuillé en juillet dernier de nombreuses familles, pointant du doigt au passage "l'oeuvre" de certains cadres originaires de cette région, qui auraient attisé les rancoeurs entre populations autochtones et allogènes.

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Le ministre, qui s'était rendu dans la région forestière à la tête d'une délégation gouvernementale, au lendemain de ces affrontements intercommunautaires, avait a attiré l'attention des populations de cette zone sur la nécessité pour eux de vivre ensemble.

L'autre préoccupation du gouvernement guinéen demeure les émeutes contre les délestages de courant électrique qui ont agité la capitale durant près de 4 jours.

C'est pour contrer ces manifestations, qui prennent parfois un caractère frisant l'anarchie, que le 1er août, le président guinéen Alpha Condé a présidé une réunion de crise à laquelle avaient pris part les ministres de l'Administration du territoire et de la Décentralisation, de l'Energie, des Droits de l'Homme et de la Sécurité.

Lors de cette réunion ayant pour but de "faire le point" sur les manifestations qui ont paralysé certains quartiers de Conakry, le gouvernement a appelé les populations au calme, tout en relevant le fait que "dans un Etat de droit, il est totalement inadmissible que les mécontentements, fussent-ils légitimes, soient une justification pour semer le désordre", avait indiqué à cet effet un communiqué gouvernemental.

A l'issue de cette rencontre, le président Condé a donné des instructions au ministre de la Sécurité et de la Justice pour " identifier et mettre à la disposition de la justice les fauteurs de trouble, pour qu'ils répondent de leurs actes".

Dans la même optique, au cours d'une réunion de sensibilisation tenue à Conakry, qui a regroupé des membres du gouvernement et des élus locaux, le 1er août dernier, le ministre de la Sécurité Madifing Diané a accusé certains petits malins de "soudoyer" des enfants dans les quartiers afin de les "pousser à entreprendre des actions de désobéissance civile".

Dans cette intervention relayée largement par la presse locale, le ministre a promis d'entreprendre des actions visant à sécuriser les populations et leurs biens, tout en jurant ne pas recourir à des méthodes répressive sur ses concitoyens.

Le Haut commandant de la gendarmerie nationale et directeur de la justice militaire, le général Ibrahima Baldé qui a pris part à cette réunion, a pour sa part invité les élus locaux, notamment les chefs de quartiers à se départir de la "peur", pour identifier les semeurs de troubles dans leurs circonscriptions.

Pour faciliter cette mission, il a promis de les doter de moyens de communication dans les meilleurs délais.

La mise en place de la police de proximité et de la police communale a également été abordée durant cette réunion de sensibilisation.

C'est le lieu de dire que la question sécuritaire demeure un défi prioritaire pour le gouvernement guinéen, qui entend y faire face, sans coup férir.