Le gouvernement guinéen dispose d’un rapport sur l’indice national de la corruption et de la bonne gouvernance

Afriquinfos Editeur
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Ce document a été rendu public mercredi par l'Agence de la promotion de la gouvernance et de la lutte contre la corruption, en collaboration avec les organismes sous régionaux et internationaux, concernés par les questions de gouvernance, de lutte contre la corruption et de détournement des deniers publics.

Selon le directeur de cette agence anti-corruption François Falcon, ce document a été élaboré sur la base des enquêtes menées auprès de 980 ménages et 126 entreprises privées du pays.

L'échantillon des personnes interrogées sur la perception de la corruption en Guinée est largement représentatif de la population urbaine guinéenne, souvent victime de corruption et des pratiques assimilées dans leur vie quotidienne.

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Le rapport atteste que 98% des responsables d'entreprises interrogés confirment l'existence de la corruption en Guinée contre 93% des citoyens répondants.

A propos de la pratique de la corruption dans les services publics et privés, les personnes interrogées dans les ménages et dans les entreprises, affirment que les services les plus touchés par la corruption sont : la police nationale (plus de 78% pour les ménages contre 92% des entreprises), les services de douanes (73% contre 88,3% pour les entreprises), et les services fonciers (71% pour les ménages contre 86,5% pour les entreprises).

Bien que la corruption ait connu une petite diminution au cours des trois dernières années, les répondants pensent qu'il existee de certaines causes qui favorisent la corruption en Guinée.

Les cinq premières causes citées sont : le désir d'enrichissement personnel (86% pour les ménages contre 83,9% pour les entreprises), l'absence de sanction contre ceux qui pratiquent la corruption (92, 5% pour ménages contre 94,1% pour les entreprises), les salaires bas (83,7 % pour les ménages contre 87%), manque de transparence dans les affaires du gouvernement (88,9 % pour les ménages contre 91,8 % pour les entreprises) et mauvais fonctionnement de l'administration (89,9% pour les ménages contre 94,9 % pour les entreprises).

Pour lutter contre la corruption, le rapport préconise l'implication et l'engagement de tous les acteurs concernés par la chaîne de la corruption dans le pays.

Les citoyens doivent refuser les pratiques de la corruption et dénoncer les corrupteurs, alors que les medias nationaux doivent ouvrir des débats sur la pratique de la corruption en dénonçant ces méfaits pour le développement socioéconomique du pays.

Le rôle de l'Etat est primordial dans cette lutte, car il doit mettre en place une politique nationale anti-corruption, et renforcer la capacité des institutions spécialisées dans ce combat délicat.

L'Etat doit également identifier et sanctionner les contrevenants, sans oublier la sensibilisation et la formation des citoyens leurs droits et leurs obligations civiques.

La corruption constitue un frein sérieux pour le développement socioéconomique de la Guinée qui, sur le continent.