Le lieutenant Bajerreh Manneh, c’est le nom de la victime, aurait été surpris par le chef de l’Etat alors qu’il roupillait lors de son tour de garde. Sérieusement blessé, l’officier adepte de la ronflette, qui a été relevé illico de ses fonctions et rétrogradé, a quitté les lieux, puis filé droit vers la frontière sénégalaise, située à un jet d’eau.
Informé de la fuite d’un homme à qui il promettait les pires châtiments, le « Cheikh Professeur Docteur El Hadj » décida de relever de leurs fonctions une dizaine d’officiers supérieurs, dont le responsable de sa propre garde, le général Martin Alhagie. Et, comme si cela ne suffisait pas, il congédia dans la foulée son ministre de l’Intérieur, Lamin Kaba Bajo, nommé deux mois plus tôt, remplacé par son… prédécesseur, Ousman Sonko, rappelé de Caracas (Venezuela), où il officiait depuis peu comme chef de la mission diplomatique gambienne. En Gambie, Sonko a laissé de mauvais souvenirs. C’est, en effet, lors de son précédent passage au ministère de l’Intérieur qu’a été assassiné dans des conditions pour le moins supectes, le 16 décembre 2004, le célèbre journaliste Deyda Hydara.
