François Hollande et Moncef Marzouki clôturent le forum économique

Afriquinfos Editeur
5 Min de Lecture

"La Tunisie vit un moment historique et les entreprises ont un rôle essentiel à jouer pour que la Tunisie réussisse sa transition démocratique tout en assurant son développement économique. Mais, l'économie tunisienne continue de croître à bon rythme : 3,6% en 2012", a souligné M. Hollande.

La France est le premier bailleur d'aide publique au développement de la Tunisie, a pointé le chef d'Etat français. " Nous poursuivrons cet effet. L'ensemble de la palette de nos outils est mobilisé. Notre soutien se monte encore à 500 millions d'euros pour 2013/2014. Il contribuera par exemple à la mise en place d'un réseau ferroviaire du grand-Tunis".

Cinq accords et conventions franco-tunisiens ont été signés au terme de ce forum entre des entreprises tunisiennes et françaises sous l'égide de l'Union tunisienne de l'Industrie, du Commerce et de l'Artisanat (UTICA) du côté tunisien et le Mouvement des entreprises de France (MEDEF).

- Advertisement -

Entre autres, ces protocoles portant sur le suivi des recommandations du groupe de travail commun lancé en automne 2012 concernant des grands projets, des partenariats PP (privé/privé) et les domaines du tourisme, services et industries électriques et électroniques.

Une déclaration conjointe a été également signée en matière du lancement d'une "alliance numérique" considérée par M. Hollande comme étant l'une des nouvelles perspectives après les changements survenus en Tunisie.

"Fondée sur l'idée de co-localisation, elle (alliance numérique franco-tunisienne) donne d'ores et déjà naissance à une dizaine de partenariats commerciaux qui seront signés aujourd'hui entre des acteurs français et tunisiens", a indiqué M. Hollande dans son allocution.

Parmi les nouvelles perspectives d'investissement français en Tunisie post-révolution, le président français a également énuméré l'agriculture et l'agro-alimentaire, les énergies renouvelables, les équipements électroniques, la mécanique et l'aéronautique.

"J'insiste tout d'abord sur la filière agricole et agroalimentaire", s'est exprimé M. Hollande citant une convention de coopération et de coopération agricole qui vient d'être signée entre les ministres de l'Agriculture des deux pays. Une convention qui permettra, selon lui, de "structurer certaines filières d' avenir comme le lait, l'huile d'olive ou les céréales afin de permettre la montée en gamme du secteur agricole dans l'économie tunisienne".

M. Hollande a par ailleurs fait savoir que son pays compte 13. 000 entreprises exportatrices vers la Tunisie, "80% des entités françaises, a-t-il accentué, sont des PME (petites et moyennes entreprises) très souvent dans le cadre de partenariats franco- industriels impliquant des PME tunisiennes".

Dans l'autre sens, "La France conserve sa position de premier partenaire commercial de la Tunisie tant pour ce qui concerne les échanges que les investissements", a souligné le chef d'Etat tunisien Moncef Marzouki dans son discours.

La France, a poursuivi M. Marzouki, "est historiquement l'un des tout premiers investisseurs étrangers en Tunisie, elle se place au premier rang pour le nombre d'entreprises établies en Tunisie (environ 1 300) et pour le nombre d'emplois directs" soit environ 116 mille postes.

D'après M. Marzouki, "la France représente le premier partenaire commercial de la Tunisie demeurant son premier fournisseur avec une part de marché de 19% et son premier client avec 29% des exportations tunisiennes". Une coopération appelée, a- t-il insisté, "à davantage d'essor aussi bien sur le plan quantitatif que qualitatif".

Dans le cadre des réformes et des "chantiers importants" lancés pour promouvoir le climat d'affaires, assurer la bonne gouvernance et améliorer la transparence dans son pays, M. Marzouki a énuméré un nouveau code d'investissement, une loi sur le partenariat public/privé, une nouvelle réglementation pour les énergies renouvelables et des réformes du secteur bancaire.

Enfin, les participants au forum tuniso-français ont mis sous la loupe les outils susceptibles de relancer le flux touristique français envers la destination Tunisie après une notable stagnation voire même régression que connaissaient les indicateurs tunisiens sur le marché français dans les deux dernières années.

Admettant que pour la Tunisie, "les touristes français représentent un contingent aussi important que les touristes britanniques, allemands et italiens réunis", M. Hollande a bien encouragé ses compatriotes à venir davantage en Tunisie.