La Fondation «Pax Africana» exhorte l’Afrique à se préoccuper de la Centrafrique!

Afriquinfos Editeur
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Une Centrafrique en proie à des soubresauts meurtriers et à la merci d’islamistes et de bandits armés est une inquiétante menace à la paix sur tout le continent. C’est en résumé les grosses articulations d’une nouvelle Déclaration rendue publique par Edem Kodjo et sa Fondation « Pax Africana ».

Depuis 2010, cette Fondation s’est illustrée dans la résolution et la prévention de conflits au moyen de médiations ou de la tenue de Colloques rassemblant d’éminents penseurs de l’Afrique ou encore de sa diaspora.

Ancien gouverneur du Fmi (Fonds monétaire international) et de la BAD (Banque africaine de développement), Edem Kodjo fut deux fois Premier ministre au Togo.

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 (Par Edem Gadegbeku)

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 La Déclaration de Pax Africana in extenso

 

"Malgré le vote d’une Résolution le 10 octobre dernier à l’ONU qui autorise l’envoi de casques bleus en République centrafricaine d’ici quelques mois, ce pays continue d’être à la merci de violents et meurtriers soubresauts militaro-politiques internes. Depuis la chute du régime Bozizé le 24 mars 2013, les différentes parties prenantes à la crise dans cet Etat, en dépit de leur engagement à respecter les « Accords de Libreville» de janvier 2013, peinent à mettre en œuvre le contenu de ce consensus qui prévoit un retour à l’ordre constitutionnel au bout de 18 mois de transition.

Cette situation favorise et entretient des violences cycliques (exactions, viols, meurtres, etc.) orchestrées par des bandes armées incontrôlées qui ont provoqué le déplacement de 400.000 personnes et mis un tiers des 5 millions de Centrafricains dans le besoin d’une aide humanitaire d’urgence. Corollaires inquiétants de cette donne sécuritaire précaire, ces derniers mois, des affrontements récurrents entre milices civiles d’auto-défense (exaspérées par les exactions d’ex-rebelles)et éléments des forces armées centrafricaines prennent de plus en plus de perceptibles et graves tours religieux entre musulmans et chrétiens (dominants en RCA).

Par ailleurs, tous les ingrédients sont désormais réunis pour une somalisation de la Centrafrique. De l’avis de plusieurs experts en stratégie militaire, l’instabilité au sommet de la RCA et sa situation géographique créent un appel d’air pour d’hétéroclites bandes armées incontrôlées, dans une Afrique centrale déjà meurtrie par l’interminable crise militaro-politique dans les Kivu (en RDC). C’est le cas de la présence de mercenaires et chefs de bande tchadiens et soudanais, de membres de la LRA (rébellion ougandaise de l’Armée de résistance du Seigneur), et la probable convergence vers la RCA des jihadistes vaincus au Nord-Mali ces derniers mois, ou encore de radicaux issus du groupe islamiste nigérian Boko Haram.

Cette somalisation programmée de la RCA constitue une grave menace à la paix et au développement pour toutes les sous-régions de l’Afrique. Le récent drame du Westgate au Kenya qui a engendré des victimes de différentes nationalités a démontré que nul sur la planète n’est à l’abri des actions pernicieuses du terrorisme doublé d’islamisme radical".