La Fondation Pax Africana encourage la nouvelle mobilisation pour auto-financer l’UA

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« Réflexion autour de l’indépendance financière de l’UA à consolider et matérialiser » est le titre de cette Déclaration rendue publique ce 8 février 2015. « Le 24 ème Sommet ordinaire de l’UA, outre l’unanimité qu’il a affichée sur la question de la nécessité de combattre Boko Haram, a été marqué par l’adoption du «principe d’instauration d’une taxe sur les billets d’avion, nuits d’hôtels et SMS en Afrique».

La finalité d’une telle taxe est de soustraire, à court et à moyen termes l’UA de sa dépendance financière à l’égard de ses donateurs étrangers. Une dépendance qui stagne à l’heure actuelle dans l’ordre de 97%. Une donne antinomique avec l’esprit fondateur de cette institution panafricaine en mai 1963.

L’instauration de ce principe de taxes diverses, tout en étant originale sur le continent africain, a le mérite de laisser à chaque Etat membre de l’UA le soin d’organiser à sa guise la collecte de ces taxes indispensables pour l’autonomie financière de l’institution panafricaine.

En effet, sur le plan pratique, «mettre en œuvre dans 54 Etats une taxe de 2 dollars US sur les nuits d'hôtels et de 10 dollars sur les billets d'avion pour les vols en partance ou à destination de l'Afrique » est réalisable dans tous les Etats qui croient en la portée et les vertus de l’unité panafricaine. Une collecte rigoureuse de ces taxes devrait à elle seule lever 730 millions de dollars US/an pour le fonctionnement de l’UA. Une manne qui dépasse les 522 millions de dollars US annuels dont l’institution a besoin pour son fonctionnement.

Par ailleurs et dans le même esprit, « la mise sur pied d’une taxe additionnelle de 0,005 dollar US par SMS échangé sur le continent rapporterait 1,6 milliard de dollars US par an » à l’UA. Une  autre collecte qui couvre largement les 750 millions de dollars US dont a besoin tous les douze mois l’Union pour ses opérations de maintien de la paix aux quatre coins du continent.

L’adoption du principe de la collecte de ces taxes sus-mentionnées fait certes partie d’une litanie de solutions explorées ces dernières décennies à maintes reprises pour conférer à l’UA les moyens financiers de sa politique volontariste. Toutefois, ces pistes de solutions explorées lors du 24ème Sommet ordinaire de l’UA apparaissent comme un moyen plus crédible, souple et pratique d’accélérer la fin d’une réalité qui ternit l’image de l’Afrique : l’UA ne fait face elle-même qu’à une infime partie de ses besoins de fonctionnement.

Matérialiser graduellement une telle solution apparaît comme le meilleur canal pour atteindre l’un des objectifs affichés par l’Union durant ce 24ème Sommet, celui de « financer 65% de ses dépenses dans un délai de cinq ans, à compter de 2016». C’est aussi le lieu d’encourager et d’inciter les 54 membres de l’UA à continuer d’honorer le versement de leurs contributions annuelles, contributions qui désormais sont fixées selon un nouveau barème qui prend en compte essentiellement le PIB de chaque Etat contributeur ».