Étendre l’assurance-maladie à tous les Togolais d’ici 2025: Nouvelle recette du Gouvernement Dogbé III pour hâter le process

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Lomé (© 2023 Afriquinfos)- Le Togo accélère le processus pour son déploiement de l’Assurance maladie universelle (AMU). Réuni ce mercredi 11 octobre en conseil des ministres, l’exécutif togolais a pris une nouvelle série de décrets précisant un peu plus, les contours et l’architecture du mécanisme.

D’un côté, l’Institut, qui conserve ses missions actuelles d’organisme de gestion de l’assurance maladie universelle pour les agents publics et assimilés et les titulaires de pensions civiles et militaires. A ces cibles, s’ajoutent désormais les personnes et ménages vulnérables.

De l’autre, la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), qui elle, aura en charge les salariés et titulaires de pensions du secteur privé, les travailleurs indépendants des secteurs informels et agricoles, ainsi que les ministres des cultes.

Pour le gouvernement, l’intérêt de cette nouvelle architecture est de tirer parti, non seulement de l’expérience de l’INAM, mais aussi de celle de la CNSS dans la gestion de la protection sociale.

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Pour mieux couvrir les différentes couches de la population, la loi instituant l’AMU prévoit en outre deux régimes : un régime d’assurance maladie obligatoire (RAMO) basé sur les principes de la contribution et de la mutualisation des risques, et un régime d’assistance médicale (RAM) qui prend en charge les citoyens les plus vulnérables, avec une contribution symbolique.

Deux décrets ont été rendus dans ce sens, précisant les conditions et modalités d’assujettissement, d’affiliation et d’immatriculation.

Enfin, d’autres textes non moins importants ont été pris, pour fixer le cadre contractuel entre les organismes de gestion et les prestataires de soins, permettant de veiller à la qualité des soins dispensés et de conseiller les prestataires, ou encore définissant les valeurs et nomenclatures des actes et produits pharmaceutiques couverts par l’AMU.

Enfin, une commission de recours gracieux a été créée, avec pour mission de régler avec diligence les différends qui pourraient survenir entre les bénéficiaires et les organismes ou les prestataires de soins.

Pour le gouvernement, il s’agit surtout à travers ces séries de décisions, de réaliser l’égalité d’accès aux soins de santé essentiels ou primaires pour tous, sur le fondement de la solidarité nationale.

Toutefois, la mise en œuvre de cette initiative togolaise se heurte à des défis majeurs, parmi lesquels, une pénurie de personnel médical qualifié et d’infrastructures sanitaires, bien que ces dernières années, le gouvernement se soit lancé dans un vaste programme de réhabilitation, d’équipement et de construction d’hôpitaux dans toutes les cinq régions du pays.

Le pays a tout de même lancé plusieurs projets sanitaires en 2022 en ce sens. Dans le cadre du projet Services de Santé Essentiels de Qualité pour la Couverture Sanitaire Universelle (SSEQCU), il est ainsi prévu la construction de 200 structures de soins de santé primaires, la réhabilitation de 300 autres, et l’équipement de 500 centres de soins de santé primaires. Ceci, en plus des initiatives déjà en cours comme la vaccination et la prise en charge des femmes enceintes (programme Wezou) et des écoliers (School Assur).

Il est en outre prévu un projet majeur visant la construction de centres modernes de soins Mère-Enfant dans les cinq régions sanitaires du Togo, grâce à un partenariat entre l’Institut national d’assurance maladie (INAM) et un partenaire privé​. Par ailleurs, des projets de modernisation des CHR, et la construction d’un centre national de lutte contre le cancer​ sont également « dans le pipe », d’après les autorités de Lomé.

Selon le Bureau international du travail (BIT), seule une fraction de la population, soit 23%, bénéficie d’une prestation de protection sociale, révélant un déficit d’inclusion à adresser.

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