En cinq ans, l’Alliance Sahel a triplé ses engagements financiers

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Madrid (© 2022 Afriquinfos)-Depuis 2017, le nombre de projets financés par l’Alliance Sahel a triplé, tout comme ses engagements financiers. « Au 31 décembre 2021, les membres de l’Alliance ont financé 1 212 projets, pour un montant total de 26,5 milliards d’euros », s’est félicité José Manuel Albares, ministre espagnol des Affaires étrangères lors de la 3e Assemblée générale de l’Alliance Sahel qui se tenait exceptionnellement à Madrid, sous la présidence de l’Espagne.

Alors que la pandémie de Covid-19 avait déjà amplifié les difficultés en terres sahéliennes, c’est désormais l’approvisionnement de céréales et d’engrais venus de l’est de l’Europe, qui se trouve perturbé des suites de la crise russo-ukrainienne, renforçant ainsi le risque d’une famine imminente.

Cependant, il urge d’agir sur les causes profondes de l’instabilité : tel est le créneau de cette plateforme multinationale qui entend œuvrer aussi bien sur l’adaptation aux changements climatiques que sur la gouvernance ou la sécurité alimentaire en passant par l’égalité des genres, la formation professionnelle ou encore l’insertion socio-économique de la jeunesse.

Les régions frontalières ont fait l’objet d’une attention particulière à travers la mise en œuvre du Programme de Développement d’Urgence (PDU) du G5 Sahel. Grâce au PDU, plus d’un million de personnes ont bénéficié d’un accès amélioré à l’eau et 125 000 ont reçu une assistance alimentaire. Par ailleurs, 1 572 structures contribuant à la prévention des conflits et à la cohésion sociale ont vu le jour et 414 000 personnes ont été formées au dialogue, à la gestion et à la médiation des conflits. De nouvelles phases des projets financés par l’Alliance Sahel sont en cours d’instruction ou d’exécution et permettront un quasi doublement du montant initial dédié à ce programme, qui est passé de 266 millions d’euros fin 2018 à près de 514 millions d’euros aujourd’hui.

Les Etats-Unis, le Canada et la Suède rejoignent l’Alliance

Pour renforcer ses engagements, l’Alliance -qui réunissait à l’origine, la France, l’Allemagne et l’Union européenne (UE) avec l’appui de la Banque mondiale, de la Banque africaine de développement (BAD), du PNUD et qui fédère aujourd’hui l’action de 26 acteurs du développement (17 membres et 9 observateurs)-, pourra désormais compter sur la présence de trois nouveaux membres de plein exercice avec l’arrivée du Canada, des Etats-Unis et de la Suède.

L’Espagne de son côté, vient d’inclure le Sahel comme région prioritaire dans son nouveau projet de loi de coopération pour le développement participe déjà aux missions EUTM Mali, EUCAP Sahel-Mali et EUCAP Niger et ses engagements dans la région recouvrent quelque 114 projets pour un budget global de 116 millions d’euros.

La plateforme mandatée pour accompagner le développement du Sahel n’a pas occulté la dimension politique, car sans « stabilité », il n’y a ni « sécurité », ni « développement », a martelé le ministre espagnol. Par ailleurs, la dégradation sécuritaire et la diffusion de la menace au-delà du Sahel poussent aujourd’hui l’Alliance à envisager une « extension géographique » de sa mission vers les régions septentrionales et frontalières. « La menace de débordement vers les États côtiers est déjà une réalité », a souligné José Manuel Albares.

Née en 2017 lors du sommet du G5, sous l’impulsion d’Emmanuel Macron, l’Alliance Sahel vise à accélérer les initiatives structurantes en mutualisant les financements des bailleurs internationaux.

Vignikpo Akpéné